Si l'ancienne formule du Ballon d'or avait subsisté avec uniquement un vote des journalistes, cette prestigieuse récompense aurait été attribuée au Néerlandais Wesley Sneijder, finaliste du Mondial et auteur d'un triplé, au lieu de Lionel Messi, sacré malgré une Coupe du monde ratée. Le nouveau collège mis en place à la suite de la fusion entre le Ballon d'or et le prix du meilleur joueur FIFA a donc totalement bouleversé les critères habituels du trophée créé par France Football en 1956, qui faisait jusqu'ici la part belle au palmarès engrangé durant une année. Les journalistes sont en effet restés fidèles aux principes qui ont toujours guidé le Ballon d'or en donnant Sneijder vainqueur, pour le récompenser de sa fabuleuse saison avec l'Inter Milan (triplé Ligue des champions-championnat-Coupe) et de sa place de finaliste du Mondial 2010 face à l'Espagne. Pour les représentants des médias, le meneur de jeu néerlandais devance, avec 7,70% des voix, les deux champions du monde Andres Iniesta (7,53%) et Xavi (5,96%). Messi, qui n'avait qu'un titre de champion d'Espagne à faire valoir avec le FC Barcelone, n'arrive lui qu'en 4e position (4,38%). Mais les sélectionneurs et capitaines des équipes nationales des 208 fédérations affiliées à la Fifa, qui prenaient part au vote pour la première fois, en ont décidé autrement et renversé la vapeur en plébiscitant Messi (8,55% des voix des capitaines, 9,72% chez les techniciens). Au final, Messi l'a emporté avec 22,65% des voix au total, devant Iniesta (17,36%) e Xavi (16,48%). L'arrivée dans le processus de désignation des acteurs du jeu, plus sensibles aux qualités techniques intrinsèques des joueurs, a donc opéré une vraie rupture dans ce qui faisait l'esprit du Ballon d'or et relégué au second plan les trophées glanés durant l'année écoulée.