Malgré une affluence timide, la première soirée a été ponctuée par les prestations de Slamyka, Triana d'Alger, Good Noise et les iconoclastes CaravanSérail. Réunir un grand nombre d'artistes, récolter un maximum de fonds et sensibiliser le plus grand nombre de personnes, pour que la maladie ne soit plus un tabou, pour que les malades ne soient pas considérés comme des extraterrestres venus d'une autre planète, sont quelques-uns des objectifs du Festival de la solidarité Nadhra jadida, organisé par l'association Zahra, en partenariat avec l'Office de Riadh El Feth. La salle Ibn Zeydoun a abrité, avant-hier, la première soirée de ce festival qui prendra fin aujourd'hui. Nadhra jadida, qui s'inspire de Solidays, tend à sensibiliser quant aux personnes atteintes du cancer. Il est surtout question de normaliser les rapports avec les personnes atteintes de cette maladie et, surtout, de porter un nouveau regard sur eux, à la fois sain et serein. On ne peut certes pas arrêter la maladie, toutefois, normaliser les rapports et aider les associations qui activent dans le domaine est plus que nécessaire. Et quoi de mieux que la musique pour transmettre efficacement le message ? La première soirée de ce festival a d'abord été marquée par la projection d'un message vidéo de la chanteuse Samira Brahmia qui a salué l'initiative et exprimé son regret de ne pouvoir être présente, car prise par d'autres engagements. Elle interprétera, pour le grand bonheur de la bonne centaine de présents, un de ses titres phares. Place ensuite à l'hymne du festival intitulé Nadhra jadida. Interprété par une pléiade d'artistes, notamment Hakim Salhi (coauteur et arrangeur du morceau), Djmawi Africa, Caméléon, Hayet Zerrouk (coauteur du titre), Amel Zen ou encore Abdelwahab Jazouli, ce titre a été écrit collectivement. Et chacun y a apporté sa touche. La scène a, ensuite, été investie par Khaled du groupe Slamyka. Il a déclamé sa belle poésie sur un fond musical ingénieux et méditatif. Khaled reprendra quelques-uns des titres phares de sa formation, notamment Parfum Tindi, ou encore Loukan nahder, un hymne pour les harraga. Triana d'Alger a succédé à Slamyka et interprété un des titres de son album Morena, intitulé Noussik ya qelbi. Il reprendra également des standards flamencos qui finiront par faire danser, même les plus réticents. CaravanSérail, jeune formation difficilement classable dans une catégorie, a fini par faire exulter le public en offrant une séance de reprises. Du jazz oriental pour commencer, puis une reprise de Manu Chao intitulée Clandestino, une autre d'Amazigh Kateb extraite de son dernier album, avant de nous offrir l'incontournable et lassante – tant elle a été reprise par la plupart des groupes et autres artistes — Lawah lawah. Et pour clore cette première soirée, du bon son rock avec Good Noise. Hayet Zerrouk, BB Blues, Nazim Zeriyab et Réda Sika devaient animer la soirée d'hier. Quant à ce soir, il sera question d'un concert exceptionnel dispensé par Caméléon — devenu en quelques semaines un groupe de référence, Amel Zen et le groupe Nessma, Tataful et les excellents Wled Haussa. Un rendez-vous à ne pas manquer d'autant que c'est pour la bonne cause.