Nouvellement ouverte (octobre dernier), la galerie Art 4 You (sise à la rue Hocine-Bellaâdjel, ex-Edith-Cavel, Alger), abrite depuis le samedi 8 janvier une exposition de trente-huit tableaux du jeune plasticien Yacine Aïdoud, diplômé de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger (ESBA). Cette exposition sera visible jusqu'au 23 du mois en cours. Pour rappel, ces œuvres ont été déjà visibles l'année dernière à la galerie Esma. Et si elles sont accrochées aujourd'hui sur les murs d'Art 4 you, c'est par amitié et surtout pour permettre à ce lieu de s'ouvrir sur les arts plastiques et sur les différents plasticiens algériens. Conjugaisons africaines ou Accords et rythmique, les tableaux de Yacine Aïdoud se conjuguent et s'accordent au pluriel. C'est une œuvre totalement dédiée à l'Afrique, ce continent aussi riche par son histoire, ses traditions, sa culture que son patrimoine. Telle une histoire qui se lit ou se raconte de partout, il n'y a pas un ordre à suivre, sauf celui du sentiment, du cœur… L'histoire de l'Afrique, l'histoire du sacré et du profane dans ce continent. Alliant la technique mixte, l'artiste nous livre un travail où il conjugue aux différents temps et modes l'art, la peinture, le collage et le graphisme (son domaine de prédilection, il l'a étudié cinq ans durant à l'Ecole supérieure des beaux-arts), conférant à l'œuvre dans sa globalité une homogénéité, une cohérence artistique, graphique et visuelle. Une œuvre imaginée, juxtaposée. La même image ou plutôt un fragment d'images qui revient dans chaque tableau, servant de point commun. Avec le rouge profond, l'ocre, le marron et toutes les couleurs qui renvoient au continent noir, Yacine Aïdoud veut rester fidèle à cette réalité de tons africains. Plus qu'un étalage, il les utilise jusqu'à saturation complète. Point de trace dilution. Tout est compact, soutenu. Les œuvres se superposent. Elles se déroulent comme un parchemin, racontant une tranche de vie, un quotidien, d'un peuple fier. Un peuple détenteur de mémoire et de patrimoine immatériel. Dans sa diversité et sa complexité. La symbolique est omniprésente. Trente-huit tableaux, trente-hui propositions, mais une fois regardés un par un, ils finissent par constituer une seule œuvre belle de par ses techniques, profonde de par ses couleurs et grande de par son thème.