Dans un meeting tenu à la salle le Colisée, hier, à Oran, la secrétaire générale du PT a très longuement évoqué les évènements qui secouent la Tunisie et qui ont provoqué le départ du désormais ex-président Ben Ali. Devant un parterre de militants venus des wilayas de l'Ouest, Louisa Hanoune a salué “le processus révolutionnaire enclenché par les Tunisiens” qui ont su, dans leur majorité, se soulever pour demander plus de liberté et de démocratie. “En Tunisie, ce n'était qu'une démocratie de façade soutenue par l'UE, la France en tête, et l'administration américaine. Ici même en Algérie, la presse vantait les mérites de la réussite économique de la Tunisie mais voilà aujourd'hui ce que cette soit-disant réussite a produit”, lâchera l'oratrice. Poursuivant sur cette actualité, la SG du PT fustigera les puissants du monde et les institutions monétaires internationales qui, jusqu'à la dernière minute, et après avoir acquis la certitude que ce régime était bien fini, ont réagi en prenant acte de la nouvelle donne, et d'avertir qu'”il faut se méfier de l'eau qui dort”, en expliquant encore qu'il n'était plus temps d'imposer des choix à l'Algérie. Mais pour Louisa Hanoune, il faut faire attention à la moindre comparaison avec l'Algérie touchée aussi par des émeutes qui ont été “menées par une minorité”, insistera-t-elle pour bien signifier que les deux situations ne sont pas comparables. Pourtant, dans son exposé de la situation sociale et économique, elle relèvera les mêmes maux sociaux qui frappent de plein fouet les deux populations, allant d'ailleurs jusqu'à lancer comme une mise en garde aux autorités : “Ce qui s'est passé en Tunisie est un avertissement pour nous.” D'ailleurs, à cet instant, elle livrera une autre version des causes qui ont amené les émeutes dans plusieurs wilayas du pays pour dire, cette fois-ci, que les augmentations du prix de l'huile et du sucre étaient le fait “des barons de l'import-export et des spéculateurs qui ont provoqué la fermeture des entreprises publiques et qui, aujourd'hui, ont des agissements qui peuvent être considérés comme criminels”. Quant aux décisions prises par le gouvernement d'annuler les taxes, Louisa Hanoune déclare que “c'est un comble, car ce sont encore les spéculateurs qui vont être engraissés et alors que ce sont eux qui ont allumé le feu”, oubliant que dans une déclaration cosignée avec l'UGTA, il y a moins d'une semaine, son parti avait salué ces décisions.