Le RCD refuse de “cautionner ce nouvel asservissement qui achève de disqualifier une institution légitimement assimilée par le peuple algérien, notamment sa jeunesse, à un regroupement de prédateurs”. La reprise des travaux de l'Assemblé populaire national (APN), hier, s'est faite sans la présence des députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui ont refusé d'y assister pour protester contre l'ignorance par cette institution de “la douleur des familles endeuillées par la répression” et du “séisme qui a ébranlé le pays”. “Le groupe parlementaire du RCD, qui a demandé un débat général sur l'origine et les responsabilités de ces évènements, ne participera pas à un simulacre de plénière sur un projet de loi portant règlement budgétaire aujourd'hui caduc et tant de fois demandé, en vain, par le RCD”, a annoncé le parti de Saïd Sadi dans un communiqué rendu public hier. Aux yeux du RCD, “cette démarche résonne comme une insulte au malheur qui accable le peuple algérien”. “Pour des raisons morales, politiques et institutionnelles, le RCD ne saurait cautionner par sa présence ce nouvel asservissement qui achève de disqualifier une institution légitimement assimilée par le peuple algérien, notamment sa jeunesse, à un regroupement de prédateurs insatiables”, poursuit-il. Pourquoi ce jugement sévère ? “D'un point de vue formel, en tant que représentation nationale, l'APN se devait de relever et de dénoncer l'anticonstitutionnalité des dernières mesures gouvernementales qui relèvent du domaine législatif. La loi de finances a été votée et publiée dans le journal officiel et aucune de ces mesures ne figure dans le dispositif budgétaire adopté par l'APN pour l'année 2011. Une fois de plus, la constitution est violée et les parlementaires se soumettent au diktat de l'Exécutif”, explique le RCD qui a officiellement saisi le président de l'Assemblée pour demander l'ouverture d'“un débat général sur la situation politique et sociale du pays”. Pour le RCD, les révoltes cycliques qui secouent le pays sont le fait de “l'illégitimité du pouvoir politique” et de “sa gestion catastrophique”. Après avoir rappelé que ses députés ont à plusieurs reprises “alerté sur les différents problèmes qui ont poussé les Algériens à des révoltes successives” sans qu'ils soient entendus, le RCD estime qu'“il est du droit et du devoir de la représentation nationale de demander à entendre les responsables de cette stratégie qui fragilise et précipite le pays dans le chaos”. Et d'alerter : “Cette situation confirme la crise de confiance qui oppose l'Etat et la société et amènera à nouveau le citoyen, si des décisions courageuses ne sont pas prises, à d'autres réactions violentes et dévastatrices.”