La sixième législature a débuté officiellement. La nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) a été installée jeudi dernier et son huitième président est connu. C'est encore une fois un militant du FLN. Il s'agit de Abdelaziz Ziari. Le désormais ancien ministre des Relations avec le Parlement a été élu grâce à sa majorité composée du FLN, du RND, du MSP, de certains indépendants et… du PT. Dans une élection à bulletin secret, il décroche 310 sur les 389 voix possibles, devançant largement ses concurrents du FNA et du RCD, Mohamed Benhamou et Boubekeur Derguini, qui ne recueillent respectivement que 31 et 23 voix. C'est à l'issue d'une session plénière marathon que la nouvelle chambre basse est officiellement mise en place. Ayant débuté à 10h, cette première session n'a été clôturée que vers 18h45. Retour sur la première journée de la vie d'une législature. Palais Zighoud Youcef. Il est 9h30. Les députés, élus le 17 mai dernier, font leur entrée à l'intérieur de l'hémicycle. Anciens, nouveaux et ceux qui font leur come-back après une absence de cinq ans, les élus du peuple se montrent déjà détendus. Une ambiance particulière a régné dans l'assemblée avant et après la séance d'ouverture. C'est Abdelaziz Ziari qui focalise tous les regards. Assailli par les photographes, cameramen et journalistes, l'actuel troisième homme de l'Etat reste inébranlable. Il sait déjà qu'il sera élu sans peine à la tête de l'APN. « Je n'ai rien à dire maintenant. Il y a encore beaucoup de choses à faire avant de parler de la présidence », déclare Abdelaziz Ziari. A cet instant-là, le député du FLN est l'unique candidat. Ce n'est qu'à 15h que nous avons appris l'existence de deux autres candidatures au perchoir. Saïd Sadi crée l'événement à sa manière En dépit de la présence massive des ministres et des ténors du FLN, le président du RCD, Saïd Sadi, crée l'événement. Tous les journalistes étaient attentifs à ses déclarations. Interrogé, quelques minutes après la clôture de la séance de la matinée (vers 11h30), Dr Sadi ne mâche pas ses mots. Il critique, à la fois, le report de l'investiture de l'APN et la non-démission du gouvernement de Abdelaziz Belkhadem. « Ce n'est pas sérieux. Le maintien du gouvernement au moment où la nouvelle APN est officiellement installée confirme le climat d'incohérence et d'approximation qui préside à la gestion des affaires publiques », estime-t-il. Durant l'après-midi, le RCD a également suscité la polémique en rendant public un communiqué dans lequel il dénonce la validation de certaines candidatures et d'autres « violations des dispositions constitutionnelles ». Les députés du RCD promettent, malgré leur nombre (19 députés), de « peser sur les débats au sein de l'assemblée ». « Nous allons honorer le mandat que nous a accordé le peuple algérien. Nous allons peser sur les débats comme en 1997 (le RCD avait également 19 sièges, ndlr) », assure Djamel Ferdjellah qui débute son deuxième mandat de député après celui de 1997. Toutefois, le RCD ne pense pas que l'APN souffre d'un manque de représentativité, même si elle a été élue uniquement avec 35% des voix. « Ce sont les règles du jeu démocratique », explique Saïd Sadi. Comme le RCD, le PT « ne voit pas en quoi le faible taux de participation altérerait la légitimité de l'Assemblée ». « Ce n'est pas le plus important pour moi. La stabilité du pays est prioritaire », lance Louisa Hanoune. En plus des personnalités les plus connues, de nouveaux députés étaient aussi sous les feux de la rampe. Atallah, ancien comédien de l'émission « El Fhama », est le plus célèbre. Débarrassé de ses habits traditionnels et enfoui dans un costume gris, M. Attallah s'exprime avec aisance devant les journalistes. « Je vais ouvrir une permanence à Aïn Ouessara (wilaya de Djelfa). Je serai toujours à l'écoute du citoyen », promet-il. La première journée de l'assemblée s'est achevée par l'élection du président qui ne tarde pas à faire son serment. Dans une allocution prononcée devant ses collègues députés, le successeur de Amar Saâdani promet de « poursuivre le processus de consécration de la démocratie et de réalisation de plus d'acquis au profit du pouvoir législatif ».