Le conseiller principal du président américain pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, est depuis hier en visite officielle à Alger. Lors de cette visite, où il aura des entretiens avec le président de la République, le ministre des affaires étrangères, M. Medelci, le ministre des affaires maghrébines et africaines, M. Messahel ainsi que le conseiller du président, M. Rezzag Bara. Cette visite, à caractère sécuritaire, vient clôturer une année d'échanges entre Alger et Washington en matière de lutte contre le terrorisme à travers une coopération qui s'est imposée en alternative depuis les attentats du 11 septembre, qui ont eu pour effet de dévoiler au monde l'horreur de l'hydre intégriste mais surtout l'effort algérien, en solo, pour en venir à bout. Ces dernières années, Al-qaïda s'est essaimée pour contaminer plusieurs régions dont le Sahel où elle s'est incrustée dans le décor désertique sous le label Aqmi et s'est illustrée par son exécution des otages ; sa principale activité étant l'enlèvement des étrangers. L'année 2010 a été particulièrement celle des visites de responsables américains, militaires et de renseignements de haut rang à Alger ; elles ont commencé à la fin de l'année 2009. En effet, depuis octobre 2009, c'est le défilé incessant de ces responsables US à Alger. Après Jeffrey Feltman, secrétaire d'état adjoint pour les affaires du proche-orient, c'était au tour du commandant de l'Africom, le général William Ward, suivi de la sous-secrétaire adjointe pour les affaires africaines du bureau du secrétaire à la défense, Vicki Huddleston, qui refera le même trajet une année après, et à partir de janvier 2010, pas moins de sept visites de responsables militaires de l'Africom et de chargés de la lutte contre le terrorisme. La coopération dans ce domaine est considérée satisfaisante par les deux côtés, et on a souvent appelé à son intensification d'autant plus qu'au Sahel le terrorisme a pris une autre forme. Venu, enfin, le tour du conseiller d'Obama en la matière pour faire le détour par Alger, en ce début d'année. Vieux routier du renseignement, John Brennan a fait son entrée dans cet univers en 1980 et a fait ses premières classes en Arabie Saoudite avant de s'occuper du proche-orient et de l'Asie centrale. en 1990, il rejoint le centre contre le terrorisme à Washington, puis membre du personnel chargé du renseignement à la Maison-Blanche avant de travailler auprès de George Tenet, ex-patron de la CIA. Son dernier poste était P-DG de l'Alliance du renseignement et de la sécurité nationale (Insa) en 2007, avant d'être propulsé dans l'entourage de Barak Obama. Il y a lieu de relever, par ailleurs, l'intérêt qu'accorde l'occident à cette région et cette nette différence d'appréciation et de stratégie entre l'Europe, d'un côté, notamment la France, adepte de la manière brutale, et les Etats-Unis, de l'autre, partisan d'une implication en douce.