Les dernières mesures prises par le gouvernement tendant à réduire l'importation du lait en poudre ont mis sous pression les laiteries. Lesquelles ont vu leur quota de lait en poudre réduit par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Cela n'a pas manqué de faire réagir le collectif des travailleurs de la laiterie la Vallée de Tazmalt. Ce dernier a tenu, dimanche, un sit-in devant le siège de la wilaya. Et pour cause ! Les mesures du gouvernement sont synonymes, pour eux, de plan social, voire de fermeture de leur unité de production. Et ce sont les quelque 70 emplois directs qui risquent de disparaître sans oublier les emplois indirects suscités par l'entrée en activité de cette laiterie. C'est donc pour sauver les emplois que les travailleurs, vêtus d'une blouse blanche, ont occupé la rue et dénoncé cette réduction drastique de leur quota mensuel. Elle est passée de 220 tonnes à 50 seulement. Or, la quantité attribuée “ne peut même pas couvrir la masse salariale”. Déjà, a expliqué l'un des porte-paroles du mouvement de protestation, que “les 220 tonnes ne représentaient que 15 à 20 journées de travail. Comment voulez-vous faire face avec 50 tonnes ? C'est à peine trois à quatre journées de travail”. Le représentant des travailleurs n'a pas manqué d'appeler de ses vœux les pouvoirs publics à surseoir à cette décision en maintenant le quota de 220 tonnes par mois. Il considère que c'est une gageure que de penser qu'il est possible de compenser par du lait cru. “On ne peut pas faire avec un camion citerne des milliers de kilomètres pour ne collecter au final que 50 ou 60 litres, alors que les capacités de l'usine sont de 120 000 litres/jour ! Pour combler ce déficit, il nous faut importer quelque 6 000 vaches de race, qui donneraient 20 litres par jour”, a-t-il précisé. À présent, avec le peu de fermes qui sont essaimées un peu partout dans la région, il n'est pas possible de faire face d'autant qu'il y a sept autres laiteries dont les “mastodontes Soummam et Danone”, qui disputent le moindre litre de lait. En réduisant les quotas des laiteries en lait de poudre, le gouvernement veut surtout les obliger à investir dans l'élevage et la production du lait de cru ou de collecter celui produit par les petits producteurs échappant au circuit de distribution. Le président de l'APW de Béjaïa, Hmaid Ferhat, n'a pas manqué d'apporter son soutien aux travailleurs de la laiterie en adressant un deuxième courrier au ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa. Il n'a pas omis dans sa missive de rappeler que la crise du lait en sachet est toujours persistante comme en témoignent les queues interminables devant les quelques points de vente de ce précieux liquide. Il est donc anormal, selon lui, de risquer de mettre en faillite les laiteries dont celle de Tazmalt dont les travailleurs ont préféré manifester pacifiquement.