L'Algérie, un des plus grands consommateurs de lait, est toujours hantée par la question de la sécurité alimentaire. Une problématique qui se pose encore avec acuité au regard de la croissance de la demande. Le spectre de la crise du lait qu'a connue le pays en 2007 a donné à réfléchir aux pouvoirs publics afin d'agir et de trouver une solution qui ne doit plus être conjoncturelle. Dans ce cadre. Une politique d'aide et de soutien à la production nationale a été mise en branle. Il s'agit, selon le directeur général par intérim de l'Office national interprofessionnel du lait, Onil " de subventions destinées au producteur à hauteur de 7 DA le litre, 5 DA pour les collecteurs et enfin une aide de 2 DA pour les transformateurs de lait ". Ajouté à cela des aides indirectes tels le Fond de régulation des produits agricoles (FNDRA). Abdelhafid Hanni a affirmé sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale que l'objectif premier du gouvernement est d'avoir une véritable politique " d'intégration de la production nationale ". Pour ce faire, l'Etat a pris une séries de mesures dont les différentes subventions afin " d'améliorer la production nationale à travers la collecte et réduire le volume des importations ". A propos des importations, le DG par intérim de l'Onil a rappelé que la facture du lait reste très importante. D'où l'intervention du gouvernement afin d'approvisionner le marché en lait. L'Etat, a-t-il déclaré a subventionné le prix du lait en sachet à hauteur de " 22 milliards de dinars en 2008 ". Pour ce qui est des projections pour l'année en cours, il fera remarquer que le marché sera " approvisionné normalement ". Abdelhafid Hanni se veut rassurant en affirmant que la demande sera satisfaite durant " le premier trimestre 2009 et qu'un stock de 2 mois est assuré également ". La création de l'Office national du lait entre aussi dans cette optique, et cela à travers la distribution de la poudre de lait. Dans ce registre " 95 laiteries privées et 15 publiques ont signé des conventions avec l'Onil ". Quant au prix du lait en sachet, le DG de l'Onil par intérim est catégorique ; " pas d'augmentation du prix qui sera toujours maintenu à 25 DA le sachet ". Reste que le soucis majeur est d'arriver à une autosuffisance qui ne sera effective qu'à travers une production nationale plus dense qui commence à faire son petit bonhomme de chemin. L'Algérie, souligne-t-il, dispose actuellement de " 940 000 têtes bovines dont 200 000 vaches laitières ". Un nombre qui pourrait augmenter au vu des facilitations accordées aux éleveurs notamment. Il est utile de rappeler que les producteurs de lait ont soulevé samedi le problème de la répartition des quotas de la poudre du lait par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et ont également demandé une révision à la hausse de la subvention que leur accorde l'Etat pour la production du lait cru. Selon le président de la filière lait auprès de la Cipa, Abdelouahab Ziani, certaines laiteries bénéficient de quotas dépassant leurs besoins alors que d'autres ont vu leur quota réduit de moitié. Ces quotas, qui ont été définis selon une étude élaborée par les représentants des producteurs laitiers par région et par capacités de production de chaque entreprise, ont été soumis à l'Onil qui, selon lui, n'a pas respecté ces critères. "Si la répartition des quotas continue à ce train, certaines entreprises vont disparaître", a-t-il averti, en indiquant que plus d'un millier d'emplois ont été supprimés en conséquence de ce dysfonctionnement. Jusqu'à maintenant, sur les 108 laiteries activant sur le territoire national, il existe 80 unités privées à travers 24 wilayas et dont les besoins en poudre du lait sont estimés à plus de 5.500 tonnes par mois. Abdelghani M.