Photo : S. Zoheïr Par Faouzia Ababsa Il n'y a pas eu de rajeunissement dans la direction politique du FLN. Le bureau politique ne comporte en effet aucun jeune. Abdelaziz Belkhadem, en réponse à une question à ce sujet, a justifié cette absence par le fait que le comité central comporte 7 responsables d'organisations de jeunes. Dès lors, le choix était plus que difficile. Favoriser une organisation par rapport à une autre aurait, selon lui, créé des inimitiés. C'est la raison pour laquelle il s'en abstiendra. Le secrétaire général du FLN, qui animait hier une conférence de presse au siège du parti à l'issue de la deuxième session du comité central, n'a pas caché la difficulté qu'il a eu à désigner les membres du bureau politique. «Il n'y a pas plus difficile que le choix des hommes. Il y a toujours une part de subjectivité. Aussi, il y a une sorte d'alchimie qu'il faut respecter», a-t-il précisé avant d'admettre qu'il a dû prendre en considération le facteur genre et l'équilibre régional. «Cela ne veut pas dire que l'ancienne composante du secrétariat ont démérité», a-t-il indiqué, comme pour justifier la mise à l'écart de Saïd Bouhadja, Salah Goudjil et Abdelkrim Abada, entre autres. M. Belkhadem a déclaré que le parti a enregistré une avancée considérable en réussissant à placer deux femmes au sein du bureau politique. «J'ai proposé à la troisième d'intégrer le BP, mais elle a décliné l'offre pour des considérations personnelles. Il ne citera pas son nom, mais tout le monde sait qu'il s'agit de Mme Djeffal, députée très active au sein du groupe parlementaire. Contre la femme alibi, Belkhadem se dit convaincu, même s'il a admis, il n'y a pas si longtemps que la politique des quotas était antidémocratique, mais néanmoins un mal nécessaire. Abordant les priorités que s'est fixé le parti, le conférencier rappellera la feuille de route adoptée par le comité central et qui consiste, entre autres, dans le redéploiement du parti à l'intérieur du pays. «C'est cardinal», dira-t-il. L'autre priorité est de rester à l'écoute des préoccupations des citoyens à travers les élus locaux, les parlementaires. Beaucoup de sujets ont été abordés lors de la conférence de presse d'hier. L'islamophobie, le passeport biométrique, la criminalisation de la colonisation, la corruption, les relations algéro-marocaines, le front social, l'activité parlementaire, l'affaire de l'otage algérien… «Il y amalgame entre l'appartenance à une religion et le terrorisme. Les forces progressent dans le monde occidental et l'extrême droite gagne du terrain. Il y a des pratiques d'intolérance, dira le secrétaire général du FLN qui ajoutera : «Il est malheureux de parler de culture et de dialogue entre les civilisations et pratiquer l'intolérance.» Pour Abdelaziz Belkhadem, la corruption est un fléau qu'il faut absolument combattre. «Pas seulement à coups de lois, notre arsenal juridique est suffisant. Mais avec la prévention. Il faut actionner les mécanismes en donnant plus de prérogatives au contrôle populaire et judiciaire.» M. Belkhadem attirera quand même l'attention avant qu'un climat de suspicion ne s'installe et paralyse les bonnes volontés et les gestionnaires intègres. «Les relations entre l'Algérie et le Maroc ne sont ni bonnes ni mauvaises», selon le conférencier. La réouverture des frontières est une question de souveraineté. Quant au conflit entre le Maroc et le Sahara occidental, les résolutions onusiennes sont claires. Le ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République ne s'explique pas que le royaume chérifien négocie avec le Front Polisario et accuse l'Algérie qui n'est pas prenante du conflit. «Il faut qu'il sache ce qu'il veut», lancera-t-il. A la question de savoir ce qu'il était advenu de la proposition de loi criminalisant le colonialisme, l'orateur dira qu'elle suit son cheminement. «Qu'il y ait une loi ou pas, par essence le colonialisme est un crime.» Sur le front social en ébullition, le SG du FLN a déclaré que seul le dialogue peut aboutir à des solutions. Il informera les journalistes que les praticiens de la santé sont en train de négocier avec la fonction publique et les représentants du ministère des Finances pour trouver les solutions à même de satisfaire tout le monde. Au sujet du ressortissant algérien enlevé dans le Sahel, M. Belkhadem a été catégorique : «Nous ne remettrons aucune rançon et notre compatriote nous reviendra.» Enfin, concernant l'activité parlementaire, quasiment paralysée, il croit savoir que 4 propositions de lois sont «soit en gestation, soit au freezer». Pour le passeport biométrique, Belkhadem soutiendra Yazid Zerhouni. Au sujet d'un éventuel remaniement gouvernemental, le conférencier dira qu'il est nécessaire dans les étapes de la vie d'une nation. Pour revenir à la liste du bureau politique, notons le retour de Abderrahmane Belayat auquel est confiée la tâche de la formation et de la culture politique, l'arrivée de Abdelaziz Ziari, président de l'APN, qui ne sera pas chargé des élus et des assemblées mais des études et de la prospective, Abdelhamid Si Afif qui ne sera point dépaysé puisqu'il a la même mission que celle qu'il accomplit au sein de l'APN, à savoir celle de l'émigration et des relations extérieures. Le président du groupe parlementaire du FLN, Ayachi Daadouaa se verra, quant à lui, confier les questions organiques tandis que Tayeb Louh s'occupera des travailleurs, Alioui (UNPA) se chargera des problèmes des agriculteurs, Amar Tou se verra confier la politique générale du parti, Rachid Harraoubia s'occupera des élus et des assemblées, Kassa Aïssi, cadre au port d'Alger, affrontera les journalistes à travers le poste de chargé de l'information et de la communication, Kheira Leila Tayeb, ex-vice ministre chargée de l'enseignement secondaire durant la présidence de Chadli Bendjedid, se penchera sur les questions juridiques et des libertés. La problématique de la femme algérienne sera elle du domaine de Habiba Bahlouli, également vice-présidente de l'APN. Bradaï, qui avait la charge de l'organique, se verra confier la tâche de membership et Zahali le «portefeuille» de la jeunesse et, enfin, Abdelkader Mechebek pour les relations avec les partis et les organisations nationales.