Démantelé l'année dernière par une armada de policiers, le marché informel avait disparu du paysage du chef-lieu de wilaya consécutivement à une opération nationale édictée par les pouvoirs publics. Les vendeurs à la sauvette qui squattaient les espaces publics avaient été chassés manu militari par les services de sécurité qui veillèrent au grain pour annihiler ce phénomène récurrent qui est parvenu à s'ancrer dans les mœurs. Durant des mois, les marchés couverts, les rues commerçantes et les principales artères de la ville offraient un nouveau visage puisque les squattes avaient cessé. Ce début de semaine a été marqué par le retour massif des marchands non patentés qui ont repris leur ancien emplacement sous le regard des policiers en faction. En effet, le marché couvert du boulevard du Volontariat a retrouvé son aspect d'avant, car les trottoirs et les allées sont désormais investis par des vendeurs de fruits et légumes, de persil, coriandre et autre céleri, d'œufs, de poisson, de produits de ferme, de cigarettes, etc. En outre, la rue de Bab Constantine a repris son animation avec le retour en force des marchands de produits chinois qui exposent sur de grandes surfaces des chaussures, de la literie, des tissus, des vêtements pour enfants, des robes, des sous-vêtements, des jouets, de la vaisselle et autres. De toute évidence, les pouvoirs publics seraient revenus à de meilleurs sentiments et auraient retenu l'expérience des émeutes qui avaient bouleversé l'échiquier politique de la Tunisie. La sagesse a prévalu pour permettre à des milliers de jeunes et de pères de familles de s'adonner au commerce informel pour assurer dignement leur gagne-pain, car le chômage a pris de l'ampleur ces dernières années.