Revenant sur les récents événements survenus en Tunisie, le président Obama n'ira pas par quatre chemins pour annoncer un soutien sans réserve au soulèvement du peuple tunisien “où la volonté du peuple s'est affirmée plus forte que le régime d'un dictateur”. Le président Obama a renouvelé, tout au long de son discours, ses appels de politique de “la main tendue” envers l'opposition républicaine qui détient, aujourd'hui, le contrôle de la chambre des représentants avec une majorité de 242 sur 435 sièges grâce au soutien qu'avait apporté le mouvement Tea Party, qui tente à présent de se distinguer en entité indépendante en réclamant, tout comme le parti républicain, de faire un speech officiel en tant qu'opposition à la fin du discours présidentiel sur l'état de l'union, par l'intermédiaire de la députée Michele Bachmann (Minnesota 6e circonscription). Pour ce qui est de la politique extérieure des Etats-Unis, le président Obama annoncera que le retrait des troupes américaines d'Afghanistan débutera en juillet 2011 et que, puisque la violence avait diminué en Irak qui dispose à présent aussi d'un nouveau gouvernement, la guerre s'y terminerait bientôt. Pour les deux autres pays sur la liste rouge américaine, l'Iran et la Corée du Nord, le président Obama dira quant à l'Iran que, dans le souci de maintenir “les efforts diplomatiques” pour que l'Iran tienne ses obligations, les sanctions étaient plus sévères que jamais et, pour la Corée du Nord, qu'il se tenait aux côtés de la Corée du Sud, l'alliée de l'Amérique, “et insiste pour que la Corée du Nord abandonne son programme d'armement nucléaire”. Quant aux récents événements survenus en Tunisie, le président Obama n'ira pas par quatre chemins pour annoncer un soutien sans réserves au soulèvement du peuple tunisien “où la volonté du peuple s'est affirmée plus forte que le régime d'un dictateur. Et ce soir, soyons clair : Les Etats-Unis d'Amérique sont aux côtés du peuple tunisien et soutiennent les aspirations démocratiques de tout le peuple (tunisien).” Le président avait aussi, dès le début de son discours, rendu un second hommage aux victimes de la tuerie du 8 janvier à Tucson Arizona, qui a fait 6 morts et 14 blessés, prenant pour principale cible Gabrielle Gifford, députée démocrate (Arizona 8e circonscription), qui avait été atteinte d'une balle à la tête mais qui avait miraculeusement survécu à l'attentat. Les applaudissements d'ailleurs, s'étaient tournés vers son siège resté vide, au moment où l'on évoquait son nom. Le 12 janvier dernier, le président Obama, dans un premier discours, avait réussi à renouer avec les Américains, en rendant un hommage pour le moins émouvant à ces mêmes victimes. Sa cote de popularité avait depuis, comme rapportent de nombreux sondages, commencé à enregistrer une progression nettement positive annonçant le “retour de Obama” avec un score dominant sur la scène politique. Le climat du discours n'a pas été chahuté cette fois-ci, contrairement à l'ambiance de septembre 2009, où durant une session commune entre la chambre des représentants et le Sénat, Joe Wilson, un député républicain (Caroline du Sud, 2e circonscription), avait lancé “Tu mens” au président Obama qui expliquait que sa réforme de l'assurance-santé n'allait pas bénéficier aux immigrés clandestins. De même, en janvier 2010 durant le discours sur l'état de l'Union, Samuel Alito, juge nommé à la Cour suprême par George W. Bush en 2006, était aussi intervenu sans trop se faire entendre en lançant “Pas (du tout) vrai” au président Obama qui remettait en cause une décision de la Cour suprême sur le financement des campagnes électorales. Samuel Alito a décidé de ne pas assister en 2011 au discours du président sur l'état de l'Union. Sinon, c'est la première fois dans l'histoire des Etats-Unis où les représentants des deux principaux partis politiques, démocrates et républicains, partagent des sièges les uns parmi les autres au lieu de s'asseoir chacun de son côté constituant deux pôles bien distincts, donnant ainsi bien des leçons aux démocraties, faisant un crève-cœur à bien des dictatures. Par ailleurs, le président Obama semble avoir trouvé la recette qui permettrait de créer de l'emploi et de faire face à un taux de chômage de 9,4 % sans irriter les républicains qui ne veulent absolument plus entendre parler de dépenses supplémentaires. Ainsi, le président Obama a expliqué aux membres du Congrès que les investissements qu'il compte consentir concernent surtout l'innovation, les nouvelles technologies, les énergies renouvelables et la recherche scientifique, tout en œuvrant pour l'amélioration du système éducatif. “Si nous voulons gagner dans le futur, si l'on veut que l'innovation produise des emplois en Amérique et non pas à l'étranger, alors nous devons aussi gagner la course pour l'éducation de nos enfants”, dit-il. Sur les autres aspects de son programme, le président Obama indiquera clairement les points, sur lesquels il n'accepterait de faire aucune concession, relatifs surtout à la loi portant sur la réforme de l'assurance-santé, en soulignant que la concession actuelle sur la réduction des taxes pour les riches n'était que temporaire, mais qu'il était, cependant, d'accord pour la révision du code de taxation.