A 15 jours du scrutin, tant le président Obama que son vice-président Joe Biden, mais aussi la Première dame Michelle Obama, parcourent les Etats-Unis pour tenter de remobiliser les électeurs. La Maison-Blanche est engagée dans une offensive électorale tous azimuts, déterminée, malgré de mauvais sondages, à lutter pour empêcher les législatives du 2 novembre de sonner le glas des ambitions réformatrices du président Barack Obama. A 15 jours du scrutin, tant le président Obama que son vice-président Joe Biden, mais aussi la Première dame Michelle Obama, parcourent les Etats-Unis d'Est en Ouest pour tenter de convaincre les électeurs d'accorder à nouveau leur confiance aux démocrates. A chacun son registre: à M.Obama les attaques contre l'«obstruction» des républicains du Congrès qui ont, selon lui, bridé ses réformes; à M.Biden, le champion de la classe moyenne, les tentatives d'éviter un ralliement de celle-ci au populisme des ultra-conservateurs du «Tea Party»; à Mme Obama, «maman en chef», les discours compassionnels et les appels à la patience. Le président s'est joint vendredi à M.Biden pour aller défendre le siège de sénateur que ce dernier a occupé pendant 36 ans dans le Delaware (est), et disputé à un démocrate par une figure haute en couleur du «Tea Party», Christine O'Donnell. «Il n'y a aucun doute que c'est une élection difficile. C'est difficile ici et c'est difficile dans tout le pays», a affirmé M.Obama, en évoquant la situation économique des Etats-Unis, en proie à un chômage obstinément élevé. Le président, qui va faire campagne dans pas moins de neuf Etats en 11 jours, a aussi reconnu que «l'excitation est retombée depuis l'élection» de 2008, mais assuré que «nous avons fait des progrès» et exhorté les électeurs à ne pas laisser les républicains «faire reculer les Etats-Unis». Si le Delaware semble à la portée des démocrates, ces derniers sont en danger dans nombre d'Etats et de circonscriptions à travers le pays. Selon John Pitney, professeur de sciences politiques au Claremont McKenna College, «les démocrates se préparent à d'importantes pertes. Il n'y a pas grand-chose qu'ils puissent faire. Le président et d'autres têtes d'affiche de l'administration peuvent lever des fonds, mais ils ont dépassé le stade où la rhétorique peut faire la différence». Les républicains ont besoin de 39 sièges supplémentaires à la Chambre des représentants pour ravir la majorité aux démocrates, ce qui semble à leur portée. M.Obama devrait alors négocier avec eux et sans doute renoncer à nombre de ses réformes. Au Sénat, les démocrates jouissent d'une majorité de 59 sièges sur 100 en comptant deux sénateurs indépendants. Les républicains doivent donc remporter au moins 10 sièges pour espérer prendre la majorité, ce qui semble plus difficile, mais pas impossible. Selon Nate Silver, analyste et statisticien, les sondages s'améliorent pour les démocrates dans certains Etats comme le Nevada (ouest) et la Virginie occidentale (est), ce qui rend les perspectives de prise de contrôle des républicains plus «distantes». L'incertitude demeure toutefois au Nevada, où le chef de la majorité du Sénat, Harry Reid, défend son siège face à une autre représentante du «Tea party». Cette semaine, le parti démocrate a décidé de couper les vivres à des candidats considérés comme perdants côté Chambre, pour concentrer ses efforts sur les circonscriptions «gagnables». Le financement des campagnes électorales reste au coeur des débats alors que des sommes astronomiques continuent d'être versées dans la campagne législative déjà la plus chère de l'histoire américaine. Cette tendance bénéficie surtout aux républicains qui jouissent de l'appui de groupes conservateurs qui ne révèlent pas le nom de leurs donateurs. Selon le «Center for responsive politics», un centre d'analyse, plus de 3,4 milliards de dollars ont été dépensés au total lors de cette campagne.