Synthèse de Moumene Belghoul à quinze jours du scrutin de la mi-mandat aux Etats-Unis, le président Obama, son vice-président Joe Biden et la première dame Michelle Obama parcourent les Etats-Unis d'est en ouest. Objectif : tenter de convaincre les électeurs d'accorder à nouveau leur confiance aux Démocrates. A chacun son registre: à Obama les attaques contre les boccages des Républicains du Congrès qui ont, selon lui, bridé ses réformes; à Biden, le champion de la classe moyenne, les tentatives d'éviter un ralliement de celle-ci au populisme des ultraconservateurs du «Tea Party»; à Mme Obama, les discours compassionnels et les appels à la patience. La Maison-Blanche est déjà plongée dans la bataille. Le Président s'est joint à Biden pour aller défendre le siège de sénateur que ce dernier a occupé pendant trente-six ans dans l'Etat du Delaware (est), et disputé à un démocrate par une figure haute en couleur du «Tea Party», Christine O'Donnell. «Il n'y a aucun doute que c'est une élection difficile. C'est difficile ici et c'est difficile dans tout le pays», a affirmé Obama, en évoquant la situation économique des Etats-Unis, en proie à un chômage obstinément élevé. Le Président devrait faire campagne dans pas moins neuf Etats en onze jours. Un parcours difficile d'autant plus que «l'excitation est retombée depuis l'élection» de 2008, reconnaît-il. Cependant, en homme politique avisé, il exhortera les électeurs à ne pas laisser les Républicains «faire reculer les Etats-Unis». Si le Delaware semble à la portée des Démocrates, ces derniers sont en danger dans nombre d'Etats et de circonscriptions à travers les Etats-Unis. Les Républicains ont besoin de trente-neuf sièges supplémentaires à la Chambre des représentants pour ravir la majorité aux Démocrates. Un objectif considéré à leur portée. Obama devrait alors négocier avec eux et sans doute renoncer à nombre de ses réformes. Au Sénat, les Démocrates jouissent d'une majorité de 59 sièges sur 100 en comptant deux sénateurs indépendants. Les Républicains doivent donc remporter au moins dix sièges pour espérer prendre la majorité, ce qui semble plus difficile, mais pas impossible. L'incertitude demeure au Nevada, où le chef de la majorité du Sénat Harry Reid défend son siège face à une autre représentante du «Tea Party». Cette semaine, le Parti démocrate a décidé de couper les vivres à des candidats considérés comme perdants côté Chambre, pour concentrer ses efforts sur les circonscriptions «gagnables». Aux Etats-Unis, le financement des campagnes électorales est au cœur des débats et des joutes politiques. Des sommes astronomiques continuent d'être versées dans ce qui est déjà considéré comme la campagne législative la plus chère de l'histoire américaine.