Certaines crèches et autres garderies ne possèdent même pas d'agrément, échappant carrément au contrôle de la direction de la solidarité nationale et de la famille. Des dizaines de crèches, de garderies et de maternelles sont ouvertes à travers les quatre coins de la wilaya de Sétif, notamment au niveau des grandes agglomérations. Ces structures poussent comme des champignons. Toutefois, certaines d'entre elles n'obéissent pas aux normes du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille. comme celles installées dans des garages aménagés ou des appartements. Elles ne remplissent pas les conditions pour accueillir des enfants et les garder pendant plusieurs heures chaque jour. Les propriétaires s'enrichissent sur le dos des parents. D'autres n'ont même pas d'agrément, et comme tout commerce illégal, ces crèches et autres garderies, qui activent de manière illicite, échappent au contrôle de la direction de la solidarité nationale et de la famille. “C'est le rôle de la police et non pas de la direction de la solidarité nationale et de la famille, de contrôler ces lieux qui ne sont pas autorisés à accueillir des enfants. Les parents ne doivent pas placer leurs enfants dans ces crèches. Nous contrôlons les structures qui ont un agrément”, dit un responsable de la direction de la solidarité nationale et de la famille. Ces commerçants profitent des contraintes des parents qui veulent concilier vie familiale et vie professionnelle. Ni espace ni cour. L'absence ou le manque de formation des puéricultrices est l'autre défaut de ces structures. En effet, les enfants, généralement en bas âge, sont entassés comme des sardines et mal pris en charge, pour ne pas parler de maltraitance. D'un autre côté, parler des équipements et du mobilier nécessaire est une chimère, car c'est le dernier souci des propriétaires des lieux qui, en dépit des rentrées d'argent, ne veulent pas investir. “Une fois, je suis allée pour récupérer ma fille de la garderie. La propriétaire des lieux me disait qu'elle était en train de faire la sieste. En entrant dans la salle, je l'ai trouvée allongée sur un tapis et couverte d'une couverture très sale et sans oreiller. Le son de la télévision était très élevé et les enfants étaient livrés à eux-mêmes. Depuis, j'ai pris un congé sans solde et j'ai décidé de rester à la maison pour m'occuper de mon enfant”, nous dit Nabila. Parfois, la répartition des enfants par niveau d'âge n'est pas respectée. L'hygiène, la qualité de l'alimentation, les activités ludiques et scolaires ainsi que les activités para-scolaires sont le dernier souci des responsables de ces structures activant dans l'illégalité.