Inspection n Le ministre de la Solidarité a effectué une visite inopinée, hier, au niveau de deux centres d'accueil de la petite enfance «Au petit foyer» à Jolie Vue ( Kouba) et au quartier Sacré-Cœur d'Alger. A l'issue de cette visite, le ministre a déclaré que plus d'une dizaine de crèches activant au niveau national ont été fermées ces derniers temps pour non-conformité au cahier des charges. D'autres risquent de connaître le même sort au cas où elles failliraient à leurs engagements. Parmi les anomalies constatées dans certaines crèches, le surnombre des enfants. Plus d'une soixantaine d'enfants dont l'âge varie entre 2 et 5 ans, sont casés dans un espace très restreint dans ces deux crèches. «La surface réservée à l'exercice des activités de garderie dans les crèches doit correspondre parfaitement au nombre d'enfants, comme le stipule la réglementation», a déploré le ministre. Et d'ajouter : «Les enfants ont besoin d'un espace pour la scolarité, l'expression et l'apprentissage, d'autres activités ayant une valeur éducative, un lieu pour le goûter, un espace pour la sieste, des aires de jeux... On rappelle que le rôle de la garderie est complémentaire à celui de la famille». Outre la surcharge des crèches, il y a plusieurs points négatifs signalés par Djamel Ould Abbès : L'heure de la restauration qui doit être fixé à 12h 00 et non à 14h 00, l'heure de la sieste, l'absence d'une salle de soins, le manque d'un programme pédagogique, les menus non équilibrés, comme c'est le cas dans une crèche d'Alger. «Le menu journalier doit être paraphé par un médecin, cela est obligatoire», a signalé Djamel Ould Abbès. Le personnel recruté fait défaut également : «Sur six éducatrices activant à la crèche de Jolie Vue, une seule est universitaire», a déploré le ministre, ajoutant : «Et tout cela pour la bagatelle de 7 000,00 DA par mois.» C'est pourquoi le premier responsable du secteur, qui annonce un programme intensif de surveillance et de contrôle pour la bonne marche des centres d'accueil de la petite enfance, dira : «Conformément au décret exécutif signé par Ahmed Ouyahia en septembre 2008, qui tend à réglementer l'activité de ces établissements, les responsables de crèches doivent recruter désormais des éducatrices diplômées, et ce, pour mettre fin à la précarité dans cette profession mais aussi de garantir le développement mental et physique et l'épanouissement des bambins dont la plupart sont placés dans des garderies soumises à aucune norme». Cependant, la question qui mérite d'être posée est : «Comment se fait-il que des crèches à Alger soient aménagées dans des appartements non aérés où les enfants étouffent et sont privés de beaucoup d'activités de divertissement, aient pu avoir une autorisation d'ouverture ? Existe-t-il vraiment des enquêtes réelles sur le terrain pour inspecter et contrôler ce métier ? Il est utile de souligner par ailleurs que le nombre de crèches en exercice au niveau national est de près de 500 centres dont 360 sont répertoriés au niveau du ministère de la Solidarité.