Trois nouvelles tentatives d'immolation par le feu viennent d'être enregistrées dans trois wilayas, à savoir Tizi Ouzou, Mostaganem et Batna. Ainsi donc, la première tentative a été enregistrée, hier matin, vers 8h30, au siège même de la direction de l'ADE de Tizi Ouzou. S. Hakimi, un jeune homme de 30 ans, employé de cette agence et originaire de Béni Douala, s'est introduit dans le bureau du directeur général de l'Algérienne des Eaux (ADE), où il tenta de s'immoler par le feu avant d'être maîtrisé par des amis à lui et des agents de sécurité qui ont fini par le dissuader. “C'est mon dernier recours”, clame ce jeune désespéré. Reçu dans notre bureau, le concerné dira avoir “travaillé pendant cinq ans auprès de ce service, toujours en qualité d'agent de l'hydraulique, alors que la loi stipule que, passé les 36 mois de service, le travailleur sera systématiquement affecté comme agent de l'ADE”. Son recours à l'immolation est motivé après la décision de l'administration de l'affecter vers un autre lieu de travail (Tala Alam), et ce, “sans le moindre motif”, indique-t-il. C'est une “forme de hogra”, considère S. H., qui tient à préciser que “cette mutation sans motif est arbitraire et entre dans l'intérêt d'un groupe”. Pour cela, il demande à ce qu'une commission d'enquête soit diligentée par la direction générale. “Je suis un cas parmi d'autres au niveau de cette agence. Je ne demande pas plus que mes droits, faute de quoi, pourquoi continuer à vivre ? Depuis la décision de ma mutation, il y a quatre mois, je ne dors plus”, ne cesse de répéter ce jeune, selon lequel, une promesse de régulariser son problème a été donnée par le responsable de l'ADE à Tizi Ouzou. Par ailleurs, un jeune de 21 ans a tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu, devant le lycée Mohamed-Khemisti, mitoyen au siège de la wilaya de Mostaganem. Souffrant de brûlures au troisième degré, la victime a aussitôt été évacuée vers les urgences médicochirurgicales de Tigdit. Le mobile de cet acte suicidaire ne semble pas en rapport avec un quelconque besoin de logement ou d'emploi, dès lors que le jeune, originaire de la localité de Khadra, localité située à quelque 70 km au nord-est de la ville de Mostaganem, est issu d'une famille relativement nantie. On croit savoir que le malheureux n'est pas parvenu à “digérer” le refus au mariage que lui aurait opposé sa bien-aimée, originaire de sa région, qui suit une formation d'enseignante au sein de l'établissement devant lequel il a tenté de se mettre en évidence en mettant le feu à son corps. À Batna, une nouvelle tentative d'immolation a été enregistrée en ce début de semaine. Il s'agit d'un père de famille âgé d'une trentaine d'années qui a tenté de se faire brûler sous le regard de ses proches, dans son domicile au quartier populaire de Bouaâkal, au chef-lieu de wilaya. Il s'est aspergé d'essence avant que des membres de sa famille n'interviennent pour le dissuader. Ce jeune père de trois enfants se trouve en chômage.