“Les bénéficiaires de lots de terrain à Haouch Rouiba et la Cadat, dont le problème dure depuis 1991, date d'attribution de ces parcelles, entendent mettre à profit la pression qui pèse actuellement sur l'administration pour demander au président de l'APC, Merzouk Lakrouz, de leur délivrer les permis de construire. Ce P/APC, qui reconnaît la légitimité de la revendication, est, néanmoins, désarmé pour la simple raison que la solution est entre les mains du ministère de l'intérieur. “Je suis pris entre le marteau et l'enclume”, se plaint-il, en nous faisant état de menaces dont il est l'objet ces derniers jours de la part des attributaires qui pensent, à tort, que les clés du problème sont entre ses mains. Ce qui est faux, selon lui, en reconnaissant qu'au moment de la campagne électorale, en novembre 2007, il s'était bien engagé avec son équipe à prendre en charge ce litige vieux de 20 ans déjà qu'il a hérité de ses prédécesseurs. Un détour historique permettrait de cerner le problème et de comprendre dans le même temps le ras-le-bol des bénéficiaires… virtuels qui refusent les demi-solutions proposées. En 1991, l'APC de l'époque, RND, avait distribué par délibération quatre lotissements. Deux lotissements, celui mitoyen au lycée de Rouiba et celui d'El-Merdja ont été “libérés en violation de la loi”, estime M. Lakrouz, selon qui le P/APC de l'époque avait délivré des permis de construire collectifs. Pour les deux autres sites, c'est-à-dire haouch Rouiba et la Cadat, soit 1 200 parcelles, c'est le blocage à ce jour. Des rencontres entre les représentants des 1 200 bénéficiaires et le nouvel exécutif, il y en a eu plusieurs depuis 2007. Sans résultat. “Au moment où une solution se dessinait au cours d'une de ces réunions, nous avons reçu un fax du wali délégué par lequel il m'informait que la gestion de ce dossier n'était plus de mon ressort”, dit encore Lakrouz qui, bien que dessaisi de ce dossier, avait fait l'intermédiaire entre les représentants des bénéficiaires et le wali délégué. Ce dernier, lui-même, n'est pas en mesure de trouver une solution, puisque le dossier est pris en charge par le wali d'Alger en personne. Début 2010, le problème était en passe d'être réglé à travers une solution médiane qui convenait plus ou moins aux deux parties, à savoir le semi-collectif. Une solution qui fera long feu, puisque le wali délégué, sur avis de sa tutelle, optera pour la formule du collectif R+5. Ce que les bénéficiaires ont légitimement refusé dans un courrier au wali d'Alger et au ministère de l'intérieur. Janvier 2011, nouvelle réunion à la demande des bénéficiaires, en présence du président d'APC. Sans résultat, le wali délégué maintient la formule du LSP+ promotionnel. “Le 27 janvier, nous avons reçu 100 personnes à qui nous avions, en présence du chef de cabinet du wali délégué, refait la même proposition”, explique encore le P/APC de Rouiba. Refus de leur part en exigeant cette fois-ci du P/APC la délivrance des permis de construire individuel. “C'est leur droit de demander leur dû, mais de là à faire pression sur moi, à exiger de moi de violer la loi pour délivrer les permis de construire, je ne pourrai le faire, car la loi régissant le permis de construire est connue de tous : pour l'obtenir, il faut un acte de propriété et un registre publié. Ce qui n'était pas le cas”, déplore Merzouk Lakrouz, rappelant que la gestion du portefeuille foncier, en vertu de la loi 90/25, enlève toute prérogative dans ce sens au P/APC. C'est pour cette raison qu'il appelle “à la sérénité et à la sagesse de la population” en l'invitant “à respecter les lois de la république” et, surtout, “à s'adresser à ceux qui ont la prérogative de trouver une solution à ce problème”.