Les bénéficiaires de lots de terrain au lotissement Cadat à Rouiba s'insurgent contre les retards dans l'attribution des permis de construire, alors que des décisions de justice en leur faveur ont été rendues par le Conseil d'Etat. « En plus des arrêts du Conseil d'Etat, plusieurs services ont rendu leur avis, tous en faveur des requérants. Qu'il s'agisse d'ailleurs de la direction de l'urbanisme, du ministère de la Défense ou même de la wilaya d'Alger, tous pressent le wali délégué de Rouiba et le P/APC de résoudre au plus vite cette situation de déni de droit. Mais qui des deux responsables bloque la résolution de ce problème ? », s'interrogent les bénéficiaires qui menacent de « monter au créneau ». Selon nos interlocuteurs, l'inspection générale de la wilaya a recommandé aux autorités locales soit de délivrer des permis de construire, soit d'exproprier les concernés conformément à la loi. La wilaya déléguée de Rouiba « a pris acte » et a réuni en juillet 2009 une commission qui a réclamé de l'APC un avis sur des propositions qui lui sont soumises : arrachage des arbres plantés par la commune, ou compensation des propriétaires au niveau d'une EAC non urbanisable. L'APC a mis en délibération, le 28 juillet 2009, ses propositions et concluera qu'elle est pour l'« expropriation » des bénéficiaires, mais à condition que la parcelle soit reversée dans son patrimoine. Les propriétaires, « jamais associés à cette commission », s'opposent aux conclusions de la « commission » à laquelle ils n'ont jamais été associés et réclament l'intervention directe du wali d'Alger. Saisi par les propriétaires et les élus, le secrétaire général de la wilaya a exigé, dans un énième courrier adressé au wali délégué, la résolution « de l'affaire qui n'a que trop duré, mais surtout d'instruire le P/APC ». Pris à partie par les protestataires, le P/APC, Merzouk Lakrouz, s'en défend en affirmant qu'il a pris des engagements pour résoudre ce problème, mais qu'il attend une décision « franche » de sa tutelle. « La volonté politique autour de ce problème tarde à se manifester et je le regrette. D'ailleurs, je n'ai reçu aucun document m'autorisant à prendre une quelconque décision », assène-t-il.