À Oran, au MCO comme à l'ASMO, les sections autres que le football avaient déjà beaucoup de mal à survivre dans l'ombre du sport le plus populaire avant même l'avènement du professionnalisme. Alors, depuis que le cahier des charges définissant les lois entrées récemment en vigueur et réglementant la nouvelle vie professionnelle des SSPA eût vu le jour, les CSA – pratiquement défunts – risquent désormais d'entraîner dans leur sillage toutes les autres sections affiliées vers une disparition qui semble, à moyen terme, inéluctable. À l'ASMO, qui arbore fièrement son statut de club omnisports depuis sa création en 1933, l'on ne se fait d'ailleurs guère d'illusions à ce sujet. L'avènement du professionnalisme dans une certaine forme de précipitation qui a quelque peu limité le temps aux responsables à même d'agir dans la sérénité risque d'ailleurs d'accélérer encore davantage ce processus de “discrimination dévalorisante”. Très bien placé pour en parler, Houari Benamar, le manager général du populaire club de M'dina J'dida ne s'en cache d'ailleurs aucunement. “Pour l'instant, nous sommes encore dans le flou dans la mesure où rien n'est vraiment très clair. Tout récemment, lorsque le président Mohamed El-Morro était à Alger pour les besoins d'une réunion regroupant les autres dirigeants du football national, la possibilité de voir l'état aider financièrement subventionner encore pendant une période transitoire d'une ou de deux saisons les clubs nouvellement transformés en SSPA (société sportive par actions) a été évoquée mais d'une manière tout juste officieuse. Mais actuellement, nous ne savons pas encore ce qu'il en ressort vraiment”, soulignera à ce propos notre interlocuteur. Et d'enchaîner : “Avant d'évoquer les autres sections sportives que compte l'ASMO (judo, handball et boxe), il serait utile de parler avant de l'avenir des jeunes catégories de la section football puisque il n'est pas dit que les SSPA doivent prendre en charge les autres jeunes catégories. Exception faite des juniors “A”, qui suivent l'équipe lors de ses différents déplacements et disputent en lever de rideau le championnat de la catégorie, les autres équipes de jeunes ne figurent pas dans l'organigramme de l'équipe professionnelle. Si demain les actionnaires du club venaient à décider de réserver uniquement leurs contributions pour l'équipe première, les autres catégories seraient dans l'impasse. Surtout que pour l'instant, les centres de formation proprement dits ne sont pas encore réellement disponibles.” Le dirigeant asémiste poursuivra : “Quant aux autres sections comme la boxe, le handball et le judo, elles risquent tout bonnement de disparaître !” “D'un côté, il y aura l'équipe seniors de football qui demeure le porte-drapeau du club professionnel dans sa forme de société sportive par actions, de l'autre des sections omnisports dépendant encore du CSA (club sportif amateur). Mais comme on ignore ce qui adviendra de ces CSA une fois le professionnalisme entériné, on est en droit d'espérer que l'Etat continue de les subventionner encore pour quelque temps afin de permettre à ces sections autres que le football qui vient d'être professionnalisé d'assurer un semblant de pérennité. Le moindre des gestes de la tutelle pour que ces sections ne disparaissent pas est de continuer à les aider financièrement, quitte même à alléger ces subventions. Toute autre décision contraindrait ces entités de ce qu'il reste des clubs amateurs à une disparition certaine”, estimera encore Houari Benamar. Au Mouloudia d'Oran, qui a vu la quasi-totalité des onze sections qui faisaient sa fierté être dissoutes à partir de 1994, seul le handball, aujourd'hui chapeauté par Nasreddine Bessdjrari continue à exister. “Ce n'est que grâce au sérieux du président Tayeb Mehiaoui qui a mis nos handballeurs dans les meilleures conditions possibles. C'est d'ailleurs la première fois que nos joueurs sont payés. Tous les sociétaires de la section perçoivent leurs salaires mensuels dans les délais et ne manquent ni d'équipement, ni d'encouragement ou de motivation en matière de primes comme cela se passait dans le passé”, témoignait d'ailleurs le président de la section handball des Rouge et Blanc, Bessedjrari. Une charge que le PDG de la Société sportive par actions MCO, Tayeb Mehiaoui, assure sans sourciller, le temps que les choses s'éclaircissent encore un peu…