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Les subventions seront-elles réorientées vers les clubs amateurs ? La professionnalisation du football ne doit pas se faire aux dépens des autres sports
Le football algérien s'est lancé, depuis septembre dernier, dans la professionnalisation. Un processus qui est censé, entre autres, dans le cas où il aboutirait, mettre de l'ordre dans un secteur complètement déstructuré. Seulement, la question que se posent nombre d'observateurs est liée aux retombées d'une telle démarche sur les sports dits mineurs. Si auparavant, les autres disciplines sportives étaient globalement marginalisées, que va-t-il se passer aujourd'hui ? Il faut dire que depuis plusieurs années, les dirigeants des clubs, notamment ceux des première et seconde divisions, se sont occupés principalement du football. Beaucoup d'argent circule désormais dans le football. Les clubs de la DI, les moins nantis, dépensent pas moins de sept milliards en une saison, alors que les mieux lotis ont des budgets dépassant les vingt milliards de centimes. Mais cela n'a pas empêché que plusieurs clubs ont perdu, avec le temps, plusieurs de leurs autres disciplines qui, pourtant, ne nécessitent pas autant de moyens financiers. On s'en souvient, en début de saison, l'équipe de handball de la JS Kabylie a déclaré forfait lors de deux ou trois journées. Et les Canaris ne sont pas les seuls à subir cette logique. En raison d'un «problème financier», la section handball de la JSK a perdu tous ses joueurs et n'évolue cette saison qu'avec les juniors. Donc, sur ce plan, qu'apportera la professionnalisation du football pour les autres sports ? A priori, professionnaliser le sport roi aura inéluctablement des répercussions positives sur les autres sports. Les subventions allouées habituellement pour les clubs de la DI et DII, et qui sont consommées majoritairement par leurs sections football, seront dorénavant, réorientées vers le handball, le basket-ball, la natation et autres. Il va sans dire que, logiquement, en créant des sociétés sportives par actions (SSPA), ces clubs n'auront plus droit à ce genre de subventions. Les plus hautes autorités du pays ont décidé de mettre sur pied quelques formes d'aides, comme une assiette de terrain destinée à accueillir un centre de formation et des terrains d'entraînement ou un crédit bancaire de quinze milliards de centimes à un taux bonifié. En d'autres termes, une entreprise ne peut bénéficier d'une subvention. Sachant que les «clubs sportifs amateurs (CSA)» sont toujours là, étant donné que seules les sections football ont été professionnalisées, il est clair que ces subventions communales ou de wilaya seront désormais allouées pour les CSA, c'est-à-dire pour le reste des sections. Mais, comme nous ne sommes qu'au tout début de ce processus de professionnalisation, et que les uns et les autres – au niveau de la majorité des clubs ce sont les «bénévoles» des CSA qui se sont transformés en DG de la SSPA – ne maîtrisent pas encore la chose managériale, certaines polémiques autour de ces subventions ont éclaté. On peut citer à ce titre le problème né à la fin du mois de décembre dernier entre les dirigeants de la JSK et la wilaya de Tizi Ouzou, suite à la décision prise par cette dernière de bloquer la subvention d'un milliard de centimes allouée annuellement au club sous prétexte que celui-ci est rentré dans le professionnalisme. Selon les propos du vice-président de la JSK, Mustapha Ouaked, rapportés par le site Internet des supporters des Canaris, «le CSA-JSK continue toujours d'exister dans l'organigramme du club et compte pas moins de 150 athlètes pratiquant différentes disciplines sportives sous le sigle de la JSK comme le handball, le basket-ball ou l'athlétisme». Les dirigeants de la JSK ont même menacé d'abandonner le club sportif amateur. Ouaked considère que «seule la catégorie senior de la section football est concernée par le statut de SPA et par le professionnalisme. Le reste des catégories de la section football ainsi que les autres disciplines sportives gardent toujours le statut d'amateur et rien ne les empêche de bénéficier d'une aide financière de l'Etat ou des autorités locales». De tels problèmes devraient être pris en charge dans les meilleurs délais afin de ne pas pénaliser les autres disciplines. Il est clair que les sections football, désormais professionnelles, ne peuvent pas bénéficier de telles subventions. Ces dernières devraient être réorientées vers les autres sports. Ce sera une bouffée d'oxygène inespérée pour ces différentes équipes qui évoluent difficilement. La professionnalisation du football ne doit pas se faire aux dépens des autres sports… A. A.