Résumé : Fettouma prépara la demande en mariage pour son fils dans les normes des traditions ancestrales. Elle confectionna elle-même un cadeau pour la future mariée et prépara une tenue de circonstance et des gâteaux aux amandes. 72eme partie Un plateau argenté contenait des gâteaux aux amandes et parfumés d'eau de fleurs d'oranger, ainsi qu'une belle gerbe de dattes. Le bouquet de fleurs, fut confectionné lui aussi avec des roses fraîches de différentes couleurs, retenues par un fil de jasmin, qu'on avait finement tressé. Rachid admira le travail de sa mère et se félicita d'avoir une maman soucieuse des apparences et à cheval sur les traditions. Meriem rajouta quelques dragées dans le grand plateau et Nacer qui pour la circonstance était rentré, déposa le tout dans le coffre du véhicule flambant neuf de son frère, qu'il tint à conduire lui-même. Et c'est sous des youyous chaleureux que la famille de Nadjette reçut tout ce beau monde. On discuta, on plaisanta, on taquina les futurs mariés et puis on passa aux choses sérieuses. Fettouma formula la demande en mariage de Nadjette pour son fils Rachid. La jeune fille vint servir le café, et les parents de cette dernière se retinrent par pudeur, de donner tout de suite une réponse. En fin de compte, Si Abdelkader, le futur beau-père de Rachid, toussota, et déposa sa tasse de café avant de prendre la parole : - Je suis honoré par votre présence mes chers amis. Et votre demande m'honore encore plus. Ma fille Nadjette est notre fille unique, comme vous le savez, et nous avons passé des nuits blanches moi et sa mère, à nous demander si son avenir ne sera pas lésé par un mariage qui pourrait remettre sa carrière en cause. Nous avons tant prié pour elle. Nous l'avons encouragée à faire des études et à poursuivre son cursus universitaire. Nous sommes très fiers d'elle aujourd'hui. Elle est médecin et a prêté serment devant Dieu et les hommes de mettre son modeste savoir au service de l'humanité. Il ne restait donc plus pour elle que de fonder un foyer et une famille. Nous étions inquiets. Nous avions peur de quitter ce monde et de la laisser seule, ou livrée à un homme qui ne la mériterait pas. Il lève ses bras au ciel dans un geste de remerciement : - Dieu soit loué… Dieu soit loué. Nous somme comblés par votre geste envers notre famille. Rachid est un jeune homme bien comme il faut et exerce le même métier que Nadjette. Nous ne pouvions tomber sur un meilleur parti. Fettouma qui s'éventait avec un mouchoir en dentelle, ébauche un sourire de satisfaction : - Je suis très heureuse de vous l'entendre dire. Si je comprends bien, vous nous accordez la main de votre fille Nadjette. - Si Dieu vous l'accorde ma chère dame… Nous serons très heureux d'avoir un homme comme votre fils pour gendre, d'autant plus qu'il est fils de chahid. Un autre honneur, et non des moindres. - Heu oui. Son père est mort au maquis, deux années avant l'indépendance. Rachid était encore un gamin quand Mahmoud avait rejoint les compatriotes. Elle pousse un soupir : - En ce jour béni, je vous avoue que j'aurais aimé l'avoir auprès de nous. - Allah yerhame echouhada. J'en ai connu beaucoup. Ils étaient si animés par l'amour de leur patrie, que rien au monde ne les aurait empêché de participer à cette guerre. Moi-même, je suis monté aux premières heures de la Révolution. - Tout comme Mahmoud. Au fait, je ne sais pas… (à suivre) Y. H.