Résumé : Le jeune homme parle de ses futurs beaux-parents à sa mère. Le père de Nadjette est un ancien maquisard. Fettouma en est toute remuée, et se demande s'il n'avait pas connu Mahmoud au maquis. Rachid lui propose de poser cette question au moment opportun. 71eme partie Quelques jours passent. Rachid avait présenté Nadjette à sa mère, et les deux femmes s'étaient tout de suite découvertes des affinités. Fettouma avait tout de suite apprécié cette belle jeune fille au regard rieur. Nadjette avait une beauté originale. Elle était brune avec de grands yeux noirs, un nez aquilin et une petite bouche boudeuse. Elles avaient discuté de tout et de rien, et en fin de compte, Nadjette avait goûté aux gâteaux aux amandes que Fettouma avait préparés à son intention, et siroter le thé à la menthe qui sentait bon l'odeur du citron séché. C'est que Fettouma en connaissait des secrets sur les saveurs des boissons et de l'art culinaire. Nadjette est charmée. La grande maison avec ses arcades marbrées, et ses cloisons en boiseries, n'étaient pas pour lui déplaire, d'autant plus que le décor de l'intérieur, et l'odeur persistante du jasmin donnait ce plus particulier qui caractérisait les demeures des anciens quartiers. Fettouma de son côté avait l'air heureuse. Nadjette lui plaisait beaucoup. Elle paraissait douce et prévoyante. Et son air de jeune fille encore immature donnait à ses gestes cette innocence qui caractérisait les filles d'autrefois. Elle était timide sur les bords, et malgré sa tenue moderne, elle affichait cet air pur qui renseignait sur son éducation et son savoir-vivre. Elles discutèrent de tout et de rien. Rachid les écoutait sans trop se mêler. Il avait tout de suite compris que sa mère appréciait Nadjette. Il se sentait heureux et satisfait. Tout se passe bien. La hantise de devoir essuyer un refus de sa mère quant à son mariage avec Nadjette, l'avait quittée comme par un coup de baguette magique. C'est le moment qui était plutôt magique, se disait Rachid tout en dévorant sa future femme des yeux. Il l'aimait d'un amour sincère et profond. Et elle semblait heureuse en sa compagnie. Ensemble, ils feront des projets pour leur avenir et celui de leurs enfants. Nadjette l'épaulera sûrement dans toutes ses initiatives. Que demander de plus à la providence ? Tout se passe comme prévu. On avait fixé la date de la demande en mariage, et Rachid n'eut aucun mal à se faire accepter dans la famille de sa future femme. Fettouma, en pure Algéroise, avait tenu à faire sa demande dans les normes des traditions familiales. Ainsi donc, elle avait préparé elle-même un cadeau pour Nadjette, et acheté un foulard en soie pure avec de longues franges finement travaillées, ainsi qu'une tenue de circonstance qui consistait en un seroual tout neuf taillé dans un tissu coûteux, ainsi qu'un corsage en satin duchesse. Un haïk m'rama complétait le portrait d'une femme élégante et fière de ses origines. Pour la future mariée, elle avait choisi, un beau tissu blanc écru, qu'elle avait elle-même découpé et taillé en burnous. Elle avait passé plusieurs jours à le broder de motifs en fils de soie blanche. (à suivre) Y. H.