Les conditions de travail, le manque d'organisation dans la chaîne de prise en charge des malades, le manque d'hygiène dans les hôpitaux, les récurrentes pénuries de médicaments, manque de places, le transfert des malades du secteur public au privé… sont cités parmi les innombrables maux qui affectent le secteur de la santé. Un millier d'acteurs dans le secteur de la santé, sous différents profils, ont accepté l'invitation du ministre de tutelle à prendre part à la première conférence nationale sur la politique de santé et la réforme hospitalière, dont les travaux ont démarré jeudi après-midi au palais des nations pour prendre fin aujourd'hui. Beaucoup de participants, à l'instar du président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, M. Merabet, regrettent de ne pas être associés à l'élaboration de l'avant-projet de loi y afférent qui contient pas moins de 500 articles. M. Merabet a souligné que “le syndicat a pour mission d'enrichir et de formuler des propositions non de cautionner un projet de loi ou un document dont il n'a pas participé à l'élaboration”. C'est dans le même esprit que des “invités” de M. Ould-Abbès s'apprêtent à faire de nombreuses propositions pour enrichir le document, préparé par la tutelle et qui ne servira, au demeurant, que de base de concertation pour une politique de santé qui s'étalera jusqu'au 2030. à cet effet, huit ateliers sont organisés pour mieux cerner les différentes problématiques auxquelles est confronté le secteur, dont l'organisation sanitaire et la réforme hospitalière, les systèmes de santé, la politique pharmaceutique et équipement, les personnels de santé et formation… et la santé Sud et régions spécifiques. C'est sur ce dernier point que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould-Abbès, a particulièrement insisté lors de son discours d'ouverture de la rencontre. Il a jugé primordial de mettre en œuvre “un programme de santé consacré aux régions du sud du pays, qui doit garantir l'accès aux soins à tous les citoyens de ces régions très éloignées les unes des autres”. Il a soutenu que le rôle de son département est “de contribuer à la sécurité et la stabilité de la région sud en mettant en œuvre un véritable programme santé Sud”. Le membre du gouvernement a tenu à rassurer, dans la foulée, ses vis-à-vis que “les débats sont libres et les avis entièrement recensés (…) je serai très attentif à vos travaux et les traduirai en actes réglementaires ou en programmes d'activités”. Il a précisé aussi que la conférence en cours “n'est pas une fin en soi, mais c'est un départ sur des bases nouvelles avec une vision projective tenant compte des évolutions démographiques et épidémiologiques et surtout des avancées fulgurantes de la recherche”. Djamel Ould-Abbès a reconnu que l'état n'a pas vraiment parvenu à sortir la santé du marasme malgré les efforts consentis dans ce sens. “Il faut relever à ce sujet l'insatisfaction des pouvoirs publics relativement aux efforts d'investissements consentis ; l'insatisfaction des professionnels de santé quant à leurs conditions d'exercice et aussi l'insatisfaction des malades relativement à leur prise en charge.” Des lacunes dans les programmes, des manques dans la prise en charge et des déficits du personnel de santé apparaissent au fur et à mesure que les discussions avancent sur l'état des lieux du secteur. Les conditions de travail, le manque d'organisation dans la chaîne de traitement, le manque d'hygiène, les récurrentes pénuries de médicaments, le transfert des malades du secteur public au privé, manque de places dans les hôpitaux à telle enseigne que des parents de patients, dans un état grave, doivent chercher eux-mêmes un lit d'hospitalisation en faisant le tour des structures, sont cités parmi les innombrables maux qui affectent le secteur de la santé. Pourtant les chiffres avancés par le ministre de la Santé semblent importants. Il a, en effet, assuré que le nombre de lits dans les structures publiques et privées dépasse les 68 000. Plus de 13 000 médecins spécialistes sont en fonction. La moitié exerce, néanmoins, dans le privé.