Les structures de soins et particulièrement les hôpitaux offrent une image peu reluisante du secteur de la santé dans notre pays. La dégradation des prestations de soins s'ajoute à l'accueil et à la prise en charge défaillants des malades. Une situation qui a poussé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à annoncer qu'il allait déployer des efforts pour «humaniser» les structures de soins. M. Djamel Ould Abbes a insisté jeudi dernier, lors d'une visite inopinée à l'établissement public de santé de proximité (EPSP) Bouchenafa, à Sidi M'Hamed, à Alger, sur le bon accueil des malades au niveau des structures de santé. «J'insiste d'abord sur le bon accueil des malades sans pour autant négliger le bon fonctionnement ainsi que la disponibilité du matériel utilisé dans les structures de santé», a souligné à ce propos le ministre. Ould Abbes, qui a constaté un manque en matière d'équipements dans cette structure a promis d'équiper le service de chirurgie dentaire d'une radio dentaire panoramique. Le ministre a, d'autre part, donné des instructions pour que tous les services de cet établissement de santé soient fonctionnels 24h/24. «Il faut un minimum d'équipements pour que le malade soit pris en charge avec efficacité et ne soit pas orienté vers d'autres établissements de santé», a expliqué Ould Abbes. Le ministre de la santé a entamé depuis plus d'un mois des visites imprévues aux niveaux des CHU, des polycliniques et des centres de santé pour veiller à la bonne marche de ces établissements de santé. Il faut dire que la question de l'humanisation des hôpitaux se pose de plus en plus. Les malades ne cessent de décrier le mauvais accueil qui leur est réservé à l'hôpital. Celui-ci, censé être un lieu de soins, accueillant et rassurant, est devenu cet endroit «effrayant» tant redouté où la relation personnelle soignant-malade s'effiloche. Ainsi, bien souvent, à l'angoisse et au désarroi provoqués par la maladie s'ajoutent inéluctablement ceux suscités par la structure hospitalière et «l'attitude» de certains médecins. Car, s'il est vrai que la profession de médecin exige compassion et écoute, ainsi qu'un grand investissement humain et un dévouement aux autres, certains médecins sont loin de répondre à ces critères, souvent indissociables du pouvoir de guérir. Aujourd'hui, les principaux maux qui rongent nos hôpitaux résident dans leur gestion déplorable et les déficiences en matière d'accueil et d'hygiène. Les hôpitaux sont en majorité vétustes et surchargés, et les malades sont souvent confrontés à de mauvaises conditions de prise en charge et d'accueil. Le cas des malades cancéreux est des plus déplorables. Ces derniers peuvent attendre plusieurs mois avant d'obtenir un rendez-vous pour effectuer une séance de chimiothérapie ou de radiothérapie. Sans oublier les ruptures récurrentes de médicaments vitaux. C'est dire si Ould Abbes a du pain sur la planche. A. B.