Le cycle musical “Djouddour oua Aghsane”, de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), a démarré la saison artistique 2011, avec le spectacle concert les Deux Andalousies, de la Cie Marc Loopuyt. C'était jeudi passé, à 19h, à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El-Feth. Une salle comble. Six musiciens (Marc Loopuyt, guitare ancienne et oud, Nasser Hamzaoui au mandole et au chant, Thomas Loopuyt au oud et rebab, Mohamed M'sahel aux percussions, Abdelatif Bouzbiba au violon et au chant, José Montealegre à la guitare et au chant flamenco), et deux danseuses : Rajae Drhourhi exécutait des arabesques rappelant les soirées dans les beaux palais de l'Andalousie, alors que Laura Clemente charmait l'assistance avec sa danse flamenco. Les Deux Andalousies est un spectacle musical qui rend hommage aux deux rives de la Méditerranée. À l'Espagne du Sud et à l'Afrique du Nord. Deux contrées ayant baigné dans une culture commune. C'est un regard croisé sur une culture musicale commune, si proche, si lointaine. Chacune se reflétant la surface lisse de la Méditerranée. Entre le flamenco pour l'Andalousie du Nord et l'andalou pour celle du Sud, c'est un mixe, un cocktail musical subtil, aux parfums de jasmin, de grenade rappelant les liens entre deux patries. Musiques traditionnelles, créations et improvisations, l'ensemble musical a conquis le public dès les premières notes, qui était sous le charme d'un répertoire issu “du répertoire flamenco profond et léger (jondo y chico) et de l'arabo-andalou maghrébin (el'ala), du maghrébin populaire (chaâbi et el aïta), de l'oriental (baladi et quoudoud) et du mauresque”. Des youyous fusaient çà et là, donnant à cette soirée une consonance d'harmonie et de fête. Ces interprétations musicales et lyrics étaient “ponctuées” par la grâce des mouvements et l'ondulation des corps des deux danseuses qui, l'espace de ces intermèdes, faisaient voyager les présents non pas dans l'univers des Mille et Une Nuits, mais dans l'univers de ces belles soirées andalouses où la belle musique s'écoutait dans un silence quasi religieux. Des tableaux musicaux exprimant la joie, l'amour, la tristesse, la sensualité, à la fin desquels Marc Loopuyt lisait un texte, racontant ces deux Andalousies et leur point commun : la musique… Plus de deux heures, les notes fusaient, juxtaposant et mariant deux formes musicales traditionnelles savantes, que tout sépare mais que le passé réunit. Une expression plurielle.