le procureur a également requis neuf ans de prison ferme à l'encontre des accusés des sociétés impliquées et deux années à l'encontre de deux autres accusés dont une jeune femme. Les Douanes réclament, de leur côté, le paiement des taxes douanières qui s'élèvent à 12 milliards de centimes. Reporté, il y a une semaine, le procès des douaniers, impliqués dans les différents détournements au service fret de l'aéroport international Houari-Boumediène, s'est ouvert, jeudi, au tribunal correctionnel d'El-Harrach. Pas moins de 19 prévenus (la 20e accusée étant en fuite), dont des douaniers, des importateurs, des commerçants et autres complices, se sont succédé au box des accusés. La première journée du long procès, qui a débuté jeudi matin jusqu'aux environs de 22 heures, a été marquée par l'audition des 19 prévenus et 2 témoins par la juge, Mme Djeroud, qui a mené les débats de main de maître en revenant sur les faits et en décortiquant les déclarations faites par les accusés tout au long des différentes investigations. Ces derniers ont, d'ailleurs, eu tout le temps pour justifier leurs propos et se défendre sans être interrompus pour gagner du temps. Il aura fallu l'intervention d'un membre du conseil de l'ordre des avocats pour qu'elle accepte de suspendre l'audience aux environs de 22 h et reprendre vendredi à la première heure. Assistée de deux jeunes magistrats stagiaires, la juge est arrivée au procès avec des pièces à conviction, à savoir des registres du service fret de la douane et celui de la société UPS qui ont été falsifiés après que l'affaire ait éclaté. Ceux-ci, outre un CD vidéo, où des accusés ont été filmés un soir en train de faire sortir des cartons d'un hangar. Mais ceci ne prouve pas, selon les accusés, le détournement car ils ne faisaient que leur travail d'autant que l'enregistrement ne portait ni l'heure ni la date. Et puis, répondent-ils, pourquoi n'avoir pas récupéré toutes les caméras du service fret et avoir choisi celle-ci particulièrement ? Le principal accusé, qui n'est autre qu'un inspecteur des Douanes, s'est taillé la part du lion de l'audition, mais ceci ne l'a pas empêché de continuer à nier les faits qui lui étaient reprochés. En fait, tous les prévenus se sont entêtés à tout nier allant jusqu'à soutenir que leurs déclarations contenues dans les PV de la police judiciaire "ont été faites sous la pression". “Vous avez, pourtant, reconnu les faits lors de la première instruction devant le juge ?” , interroge la juge. “Nous avons eu peur”, rétorquent les accusés. Autre fait relevé par la juge, il a trait à la position du directeur de la société UPS par qui l'affaire a éclaté. Cité comme témoin (du moment que c'est lui qui, en trouvant des cartons ne portant pas la mention de la douane, a saisi l'inspection des Douanes de l'aéroport Houari-Boumediène), le directeur était absent au procès. “Il n'aurait pas dû être cité comme témoin mais comme accusé. Et comment se fait-il qu'il ne soit pas là ?”, s'interroge la juge. Le procès s'est poursuivi vendredi par les demandes de la partie civile, le réquisitoire du procureur et les plaidoiries des nombreux avocats. Dans son réquisitoire, le procureur général a requis 10 ans de prison ferme à l'encontre des douaniers et 1 million de DA d'amende, 9 ans de prison ferme à l'encontre des accusés des sociétés impliquées et 2 années à l'encontre de deux autres accusés dont une jeune femme. Pour ce qui est des demandes de la partie civile, les Douanes ont réclamé le paiement des taxes douanières qui s'élève à 12 milliards de centimes, le service fret a exigé 500 millions de centimes de dommages, DHL 50 millions de centimes et la société UPS s'est contentée du dinar symbolique.