Comme il fallait bien s'y attendre, la démission de Nasser Sandjak aura eu l'effet d'une véritable bombe en Kabylie où les milliers de supporters kabyles attendaient beaucoup de l'ex-entraîneur de Noisy-le-Sec pour tenter de relancer la JSK sur le double plan national et international. Après l'effet d'une surprise aussi désagréable, l'heure est désormais à la déception générale chez les joueurs, les dirigeants et surtout les supporters qui ne juraient pourtant que par son nom. Du côté des joueurs, d'abord l'on pouvait lire aisément sur les visages une grosse frustration dans la mesure où ils commençaient à s'adapter à la méthode de travail et surtout au caractère de leur nouvel entraîneur. C'est dire que l'ambiance était quelque peu terne et morose, hier, lors de la séance d'entraînement dirigée par Abderazak Harb. Au siège du club, toujours implanté au complexe du parc omnisports du 1er-Novembre, le président Hannachi s'affairait durant toute la journée à répondre aux nombreux appels téléphoniques émanant de journalistes ou de simples sympathisants du club pour tenter d'expliquer le pourquoi d'un tel divorce. “Nous avons tout fait pour le retenir mais il n'a pas pu supporter la pression, dira Hannachi. La violence dans les stades est devenue un fléau national auquel il faudra faire face en attendant des jours meilleurs car il s'agit là d'un phénomène inquiétant qui ne peut se régler du jour au lendemain. En attendant, l'équipe sera dirigée par le duo Harb-Saïb qui sera assisté par le directeur technique des jeunes catégories mais j'ai déjà multiplié les contacts à l'étranger pour trouver un successeur à Sandjak. Dans les prochains jours, la JSK fera tout son possible pour gérer convenablement cette nouvelle donnée”, dira le président Hannachi. Dans la rue et les cafés, les supporters continuent de commenter une telle affaire tout en affichant leur sentiment de grosse déception : “C'est dommage qu'il ait lâché le club au moment où il avait tant besoin de stabilité et surtout de réconfort après l'élimination en coupe de la CAF”, nous dira un buraliste visiblement désabusé par ce volte-face. “Après l'élimination quelque peu attendue en coupe de la CAF, tous nos espoirs étaient placés en Sandjak pour redorer le blason de la JSK en compétition nationale, mais il a malheureusement abandonné le navire sans crier gare”, dira un vieux supporter accosté dans un café maure du centre-ville. “Pourtant avec la qualification de Benayem et l'arrivée probable de deux ou trois attaquants africains, l'espoir d'un renouveau était permis, mais voilà que le compteur est remis à zéro avec ce départ incompréhensible de Sandjak qui nous a profondément déçus”, rétorquera un autre supporter venu aux nouvelles aux abords du stade de 1er-Novembre. C'est dire que le départ-surprise de Sandjak aura fait beaucoup de mécontents en Kabylie où de nouveaux supporters kabyles semblent inquiets sur l'ère d'après-Sandjak alors que d'autres comptent beaucoup sur les relations du président Hannachi pour dénicher l'oiseau rare susceptible de reprendre le gouvernail. M. H.