Le Syndicat algérien des paramédicaux a maintenu son mouvement de grève illimitée au niveau national malgré les pressions et les menaces de la tutelle et de l'administration. Hier, d'Alger à Oran, de Sétif à Tlemcen, en passant par Blida et Tizi Ouzou, le débrayage a été largement suivi. Le mouvement de débrayage des paramédicaux a été largement suivi au niveau des structures sanitaires à travers le territoire national. Ainsi donc, les paramédicaux de la wilaya de Sétif ont suivi l'appel à la grève lancé par leur syndicat (SAP) à plus de 95% avec une plus forte participation au niveau de la ville chef-lieu de wilaya. Les représentants du syndicat affirment que les salariés des trois établissements hospitaliers relevant du CHU ont respecté le mot d'ordre de débrayage. Toujours, selon le syndicat, près de 65% des paramédicaux de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj ont répondu à l'appel du SAP, alors que la Direction de wilaya a avancé un chiffre de moins de 20% des personnels qui ont débrayé. à Constantine, les paramédicaux du CHU Ibn-Badis ont massivement suivi le mouvement. Mme Khlifi Meriane, secrétaire nationale au syndicat SAP, s'est dite inquiète devant la légèreté affichée par la tutelle dans le traitement du dossier et du sort qui a été réservé au projet de statut particulier, s'agissant notamment du lancement effectif du système LMD au profit des paramédicaux. Mme Khlifi Meriane a annoncé un taux de participation à la grève de l'ordre de 100%, ajoutant qu'un service minimum est assuré au niveau des services du CHU. Là encore la Direction de wilaya de la santé fait état d'un taux de suivi ne dépassant pas les 15%. La grève des paramédicaux dans les établissements publics de santé à travers la wilaya d'Oum El-Bouaghi aura, par contre, été très peu suivie. Le débrayage n'a, en effet, touché que deux EPH, celui d'Aïn Beïda avec 95 grévistes sur un effectif de 447 et celui d'Aïn M'lila avec 95 grévistes représentant cet établissement, soit un taux de 28,98%. Pour ce qui est des EPSP, seuls 5 paramédicaux ont débrayé au niveau d'Oum El-Bouaghi. Selon la DSP d'Oum El-Bouaghi, le taux global d'adhésion à la grève est de 8,49%. Au niveau de la wilaya d'Annaba, la situation était quasi normale à travers tous les établissements du secteur de la santé. Les personnels paramédicaux ne semblaient pas concernés par le mouvement auquel a appelé le syndicat SAP, alors que leurs représentants ont répondu qu'ils attendaient “des instructions plus précises de leur fédération” pour entamer la grève, éventuellement. La même attitude attentiste est adoptée par les syndicats des paramédicaux des wilayas de Guelma, Skikda, El-Tarf, Souk-Ahras, ou encore de Tébessa, où les structures de santé ont fonctionné normalement. Tensions et menaces sur les grévistes à l'ouest à l'ouest du pays, le débrayage du SAP a enregistré des taux importants de participation du personnel paramédical. à Oran, le SAP a fait durer son mouvement de grève illimité malgré les pressions et les menaces. C'est ce qui nous a été déclaré par la SG du SAP d'Oran : “Nous avons été menacés ouvertement, le ministre n'ayant pas hésité à envoyer des écrits dans ce sens. Les directeurs des établissements où nous sommes en grève eux aussi nous menacent de réquisition et font dans l'intimidation. Des collègues se sont vu signifier qu'ils ne pourront pas bénéficier de formation supérieure s'ils se mettent en grève.” En effet, la justice ayant déclaré la grève illégale, le conflit va prendre une propension des plus délicates compte tenu de la situation générale du pays. à Oran, le SAP n'est représenté qu'au niveau de quatre établissements publics de santé où le taux de participation à la grève est de 89%, selon notre interlocutrice. Ainsi, à Tlemcen, les agents paramédicaux présents sur les lieux de travail au niveau de plusieurs structures de santé restent inactifs malgré les assurances données par le ministre de la Santé publique, de la Population et de la Réforme hospitalière quant à la prise en charge de leurs revendications. Les hospitaliers comptent demeurer en grève “tout le temps nécessaire jusqu'à la résolution définitive de leurs problèmes sociaux et professionnels”. Il faut noter que le service minimum est assuré notamment au service des urgences. à Sidi Bel-Abbès, la grève a été largement suivie par les paramédicaux de la wilaya, a-t-on appris, auprès de B. Djorf, SG de wilaya du SAP. Notre interlocuteur nous a fait savoir que “le débrayage a été entamé avec un sit-in à l'intérieur du CHU, au sein duquel la grève a atteint les 90%, et 80% au sein des EPSP et EPH”. Quant au service minimum, il dira qu'il sera assuré durant tout le temps de la grève. De son côté, M. Dahar, DG du CHU, a déclaré que “le taux de suivi de la grève avoisine les 10% et les paramédicaux qui se déclarent en grève ont rejoint leur poste de travail”. Par contre à Tiaret, le mouvement de débrayage auquel a appelé, une nouvelle fois, le SAP n'a trouvé aucun écho au sein des structures hospitalières de la wilaya. Les raisons, selon un responsable du bureau local de l'organisation, sont que “les paramédicaux de Tiaret n'ont, à aucun moment, été associés à cette action. Partout comme la fois passée, pour la grève des 1er et 2 février, les responsables du SAP préfèrent, peut-être, se concentrer au niveau des grandes villes du pays”. Les paramédicaux ont marché à BéjaIa Les paramédicaux de la capitale des Hammadites ont mené, hier, deux actions de protestation, une grève illimitée et une marche au chef-lieu de wilaya. Ces deux actions sont initiées par deux syndicats autonomes, le SAP et le Snapap. Bien qu'ils aient une seule revendication, la promulgation du statut particulier des paramédicaux, l'enjeu est la représentation. Donc, c'est sur fond de grève illimitée, lancée par le SAP, que la marche des paramédicaux, initiée par le Snapap, est intervenue à travers les artères du chef-lieu de wilaya. Selon plusieurs sources, la grève illimitée est partiellement suivie dans la wilaya de Béjaïa. Mais l'action de rue se voulait avant tout symbolique, une manière de rappeler au ministre de la Santé ses engagements, jamais tenus. “Nous ignorons le contenu de notre nouveau statut particulier. Il faut savoir qu'il y a 24 spécialités dans le corps des paramédicaux. Nous craignons que le ministre joue sur la division”, nous a déclaré le secrétaire de la section Snapap de l'EPH d'Amizour, Nadir Touati. à Boumerdès, la grève des praticiens spécialistes, à laquelle a appelé le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a été largement suivie au niveau des différentes structures sanitaires de la wilaya de Boumerdès. Selon M. Mohamed Gabour, secrétaire général de la coordination de Boumerdès de ce syndicat, le taux a atteint, hier vers 10h, 88% au niveau de toute la wilaya. Ainsi, le taux de suivi enregistré à Dellys est de 80%, 73% à Bordj Menaïel, 80% à Thénia et plus de 90% à Boumerdès. à Tizi Ouzou, le taux de suivi de la grève est estimé à 80% par les syndicalistes. Lors d'un point de presse du bureau du SAP à Tizi Ouzou, son SG, M. Tiab, et le chargé de la communication, M. Krirèche, ont précisé que la grève sera maintenue malgré le communiqué du ministère de la Santé, qualifié de “tract” car ne portant aucune signature officielle.