Pour la Gendarmerie nationale, il s'agissait bel et bien d'une tentative de suicide qui s'est révélée fatale pour la victime à savoir, Sofiane Berrahal. L'affaire du détenu, décédé dimanche dernier au CHU Ibn-Badis de Constantine, après avoir tenté de mettre fin à ses jours dans les locaux de la brigade de Gendarmerie nationale de Zouaghi, continue à défrayer la chronique à Constantine. Ainsi donc, le lieutenant-colonel, Serhoud Ismaïl, a confirmé, lors d'une conférence de presse tenue avant-hier au siège du commandement de wilaya de la gendarmerie, qu'il s'agissait bel et bien d'une tentative de suicide qui s'est révélée fatale pour la victime, à savoir Sofiane Berrahal, âgé de 26 ans. Ce dernier a, en effet, été arrêté la semaine dernière, soit le mardi, avec trois autres complices, à savoir W. B., B. Z. et T. Y., dans le cadre d'une enquête menée dans une affaire de vol de voitures, à la cité Zouaghi, en septembre dernier. Selon le lieutenant-colonel Serhoud, l'individu en question a été conduit dans une cellule et placé en garde à vue, en attendant sa présentation devant le juge d'instruction. Profitant du sommeil de son codétenu T. Y., Sofiane Berrahal arrache un cordon de son matelas et l'accroche aux barreaux de la porte. Un gardien ne s'aperçoit de l'accident qu'après avoir entendu les cris étouffés de la victime qui se débattait. L'alerte est alors immédiatement donnée et Sofiane Berrahal est transporté en urgence au CHU Ibn-Badis, précisément aux services de réanimation où il y restera 6 jours, dans un coma profond. Il succombera dans la soirée de dimanche vers 21 heures, toujours selon les affirmations du lieutenant-colonel Serhoud. De son côté, la famille du détenu compte porter plainte quel que soit le résultat de l'autopsie effectuée, dans la matinée de lundi, sur le corps de la victime. Tout est parti d'un banal fait divers. Cependant, cette affaire a, aujourd'hui, une portée beaucoup plus large et significative au sein de la population constantinoise, notamment qui se rappelle encore de l'affaire Toufouti Kamel qui avait mis fin à ses jours en se pendant avec les lacets de ses chaussures dans les locaux d'un commissariat, au centre-ville. Cette affaire, faut-il le rappeler, est toujours d'actualité. Le procès de deux commissaires, un officier et un inspecteur, accusés présumés de négligence ayant conduit à la mort de Toufouti Kamel, âgé de 41 ans. Ce dernier, originaire de la commune de Hamma-Bouziane, a été arrêté en état d'ébriété par les éléments de la Police judiciaire, à proximité des ruines romaines, à quelques mètres de la gare routière Est. Quelques minutes plus tard, il sera retrouvé sans vie dans un bureau au niveau du siège de la sûreté de wilaya, une corde, qu'il a fabriqué avec ses lacets de chaussures, enroulée autour de son cou. Il va sans dire que l'absence de communication de la part de la sûreté de wilaya avait, au moment des faits, conduit à l'émergence d'une multitude de thèses, allant, à tort et moins à raison, jusqu'à accuser les policiers de “meurtre”.