Résumé : Souad lui raconte comment ils ont été harcelés avant la mort de son mari. Elle prie pour que cela ne leur arrive jamais. Zakia sort appeler son mari. Au bout d'un moment d'attente, on lui apprend qu'il n'est plus en mission. Il allait rentrer d'un moment à l'autre… 7eme partie Il est en route, il va bientôt arriver, ne cesse-t-elle de répéter au fond de son cœur. De retour au lycée, elle passe voir le proviseur et lui demande si elle n'avait pas reçu d'appel ou de visite. - S'il y a quoi que ce soit, je viens vous voir, lui promet-il. Elle n'a que deux heures de cours à donner. Elle aurait voulu rentrer à la maison. Mais elle ne pouvait pas abandonner ses élèves. C'était une année difficile pour eux, sans qu'elle ait à en rajouter avec ses absences. Les deux heures lui paraissent une éternité. Tout comme durant la matinée, elle n'arrive pas à se concentrer sur la leçon du jour. Elle est si préoccupée que lorsque la sonnerie retentit dans les couloirs, elle ne quitte pas son bureau. Il lui faut un moment pour se rendre compte que les élèves ont déjà quitté la classe. Quand elle sort dans la cour, elle ne s'arrête pas pour discuter avec ses collègues qui avaient une heure creuse. Elle s'inquiète pour son mari, pour ses enfants. Elle presse le pas. Après toutes les recommandations qu'elle leur avait faites le matin, ils devaient se poser des questions. Elle sait que si elle reste aussi angoissée, elle ne tiendra pas le coup. - Je dois être forte, se dit-elle. Les enfants avaient besoin de quelqu'un de fort, sur qui compter ! Jamais je ne m'en sortirais sans Salem ! Même s'il n'est jamais là, physiquement, son soutien moral m'a toujours aidée à affronter l'avenir. Sans lui, l'avenir lui paraît incertain. Le cœur serré, elle se rend à l'école de ses enfants. Elle est surprise de ne pas les trouver. Elle regarde dans la rue, aucune trace d'eux, parmi les élèves qui venaient de sortir à trois heures. - Tout cela est de ma faute, se reproche-t-elle. Je n'aurais pas dû tarder ! Des larmes brûlent ses paupières. Elle va chez elle et pense aller frapper chez la voisine, espérant qu'ils s'y soient rendus, en attendant son retour. Mais au moment où elle se détournait, elle remarque de la lumière, dans la cuisine. Elle ne se souvient pas l'avoir laissée allumée. Elle sort les clefs de son sac et se dirige vers sa maison. Elle est étonnée de ne pas pouvoir ouvrir. C'est fermé de l'intérieur. Le rire de ses enfants lui parvient et la rassure. Elle sonne plusieurs fois. Elle reste figée sur le seuil de la porte quand son mari lui ouvre. Il est surpris de la voir en larmes et si pâle. - Zakia ! Pourquoi pleures-tu ? Quelque chose ne va pas ? - Non, non… J'étais inquiète pour les enfants, murmure-t-elle, trouvant assez de force pour entrer à la maison. Bonsoir, mes chéris, ajoute-t-elle pour les rassurer. Vous ne m'embrassez pas ? Amar et Tewfik courent à elle et l'embrassent avant de retourner au salon. Zakia s'efforce de sourire mais ses traits sont tendus. - Ils ont pris leur goûter ? demande-t-elle à son mari tout en se débarrassant de sa veste et de son cartable. - Non, on t'attendait… J'ai apporté une tarte aux fruits. - C'est gentil ! Tu as fais un bon voyage ? Salem la rassure. - Supportable. Allez, va te changer ! Elle va s'enfermer dans sa chambre. Il lui faut un moment pour se remettre de sa frayeur. Elle a mal au ventre. Elle se dit que cela va finir par passer… (À suivre) A. K.