Longtemps présent sur le terrain et acteur du mouvement de contestation socioprofessionnel depuis des années, le Satef s'implique également dans la lutte pour le changement. Membre initiateur de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), le Satef estime que “la marche pacifique du 12 février est un pas vers la liberté, la dignité et le progrès social du pays”. M. Sadali, secrétaire général de ce syndicat, explique que le rôle de la CNCD est d'agir pour créer un rapport de force favorable au changement. “La Coordination nationale ne peut être représentative du peuple algérien, nous devons nous faire petits devant l'ampleur des enjeux. Notre rôle est de créer une dynamique et une mobilisation pour le changement. Le moment venu, c'est aux poids lourds de la politique dans l'opposition et dans le régime d'assumer leurs responsabilités devant l'histoire et la nation”, a-t-il déclaré. Adhérant à la manifestation de samedi prochain, le Satef met en garde contre les dernières décisions prises par le chef de l'Etat : “Ce mesures sont du trompe-l'œil, elles sont destinées à désamorcer la situation en attendant des jours meilleurs. En réalité, que vaut la levée de l'état d'urgence, si l'espace public demeure confisqué et les institutions de l'Etat (l'administration, la justice, les services de sécurité) imprégnées par la culture de l'état d'urgence ? Cela place le régime au-dessus de la Constitution, des lois et conventions sociales.” M. Sadali s'interroge, également, sur l'utilité de l'ouverture des médias en l'absence d'une réelle liberté d'expression et d'une alternance au pouvoir, avec les droits confisqués. “Le temps des subterfuges et des leurres est révolu. Le peuple algérien veut un changement radical et une véritable démocratie. Si le régime ne comprend pas cela aujourd'hui, demain il sera trop tard”, a-t-il averti. Et d'ajouter : “Lorsque le peuple se mettra en marche, les réactions tardives seront toutes vaines. Ben Ali, Moubarak et bien d'autres l'ont compris à leurs dépens.”