Le public sportif se souviendra longtemps de ce vendredi 11 février. Que peut-on s'attendre d'une équipe amoindrie de son ossature et abandonnée par ses dirigeants, mais aussi de son entraîneur Drid qui n'a plus donné signe de vie depuis une semaine ? Un groupe disloqué regroupé à une heure seulement du début de la rencontre qui l'a opposé à la modeste formation du PAC, et ce grâce à certains bénévoles, à l'image d'Abdelatif Boualia, un fervent supporter du CRT. Face à l'abandon du commandant de bord et de ses assistants, le naufrage du bateau CRT était donc inévitable, alors que sa disparition se profile déjà à l'horizon. En effet, l'euphorie qui a gagné le public sportif témouchentois au tout début de l'actuelle saison sportive annonçant l'ère du professionnalisme ne fut, en définitive, que de courte durée. Les dirigeants ou plutôt les actionnaires qui se sont empressés de prendre la destinée du Chabab n'ont peut-être pas mesuré les conséquences. Ce constat n'est pas propre à la seule formation du CRT qui vient de payer les frais d'une absence d'une vision, voire d'une mauvaise perception des risques que pouvait engendrer un tel choix qui s'est avéré par la suite suicidaire. Plusieurs autres clubs pourraient se retrouver dans la même situation que celle du CRT. La gestion d'un club professionnel n'est pas un jeu de hasard, et ce même si en termes économiques, le risque zéro n'existe pas. Certes, une société aussi sportive soit-elle pourrait ne pas échapper à la banqueroute, en raison de certains facteurs. Mais de là à mettre la clef sous le paillasson quelques mois, pour ne pas dire quelques semaines après la création de la société par actions, cela ne pouvait se justifier. Face à cette situation, certains férus de la balle ronde regrettent même ce choix qualifié d'irréfléchi qui risque de précipiter à jamais le club de Sidi-Saïd vers sa disparition. Gérer, c'est prévoir selon le principe de l'économie et de la science de la gestion. Se limiter à la seule collecte du petit capital exigé pour la création de la SPA serait une erreur si celle-ci n'est pas suivie d'une stratégie à même de mettre les fondements d'une véritable société basée sur un équilibre budgétaire. Et c'est le cas du CRT dont la direction s'est retrouvée dans l'incapacité de régulariser le personnel (joueurs, staff technique et administratif). Ainsi, en plus de l'absence de sponsors, les actions offertes par l'actuelle direction n'ont pas trouvé preneurs, alors que la législation en vigueur interdit toute subvention étatique. Une équation qui équivaut à une asphyxie du club. On regrette de ne pas opter pour l'amateurisme. Ça aurait été plus bénéfique, susurre-t-on du côté de Sidi-Saïd. Mais n'est-il pas déjà trop tard ?