Des voix se sont élevées à haï el-Yasmine III, sur un phénomène nouveau, le relogement de familles de nuit, ou plutôt “sous la couverture du noir de la nuit”, comme le disent les habitants de ce quartier, qui ont été relogés en grande pompe il y a quelques mois. Les habitants de cette cité se sont jurés “de ne plus fermer les yeux sur les dépassements de certains responsables de la cité”. Leur voix ne pouvant être entendue par le wali, ils ont fait appel à la presse écrite pour dénoncer “le détournement de logements sociaux dont ils sont les témoins oculaires”. Ils nous ont confié que “des familles sont installées de nuit dans les logements sociaux de la cité el-Yasmine III, dans les logements les mieux situés face au grand boulevard”. Ils affirment que plus d'une dizaine de familles a été installée ainsi. “Les camions qui transportent leurs effets n'appartiennent pas à la commune comme ceux qui ont transporté nos effets à nous”, ont précisé nos interlocuteurs. L'un d'entre eux ajoutera : “ces familles sont celles qui payent les dessous de table ; on a entendu dire qu'elles ont payé entre 25 et 30 millions pour bénéficier de ces logements. C'est une affaire scabreuse comme celles qui sont passées sous silence, mais cette fois-ci, nul ne pourra duper la population.” Au niveau des deux blocs que ces citoyens nous ont indiqués, on a constaté que plus d'une dizaine de logements sont occupés. Les familles résidentes ont refusé de nous recevoir. Contacté à ce propos, le chef de la daïra d'Oran, M. Bouchama, soit le responsable des opérations de relogement dans la ville d'Oran, dira “ne pas être au courant de ces attributions de logements”. Il a ajouté que même les services de l'OPGI ne sont pas informés. Et d'ajouter : “cette affaire sera tirée au clair dans les plus brefs délais.” Signalons que les dénonciateurs de cette affaire ont relevé que “les familles qui s'installent viennent avec des responsables de l'OPGI et en possession de documents attestant l'attribution des logements”. Ceci a été confirmé par un agent de sécurité de cette cité. Ce dernier dira : “on n'ouvre les portes des immeubles qu'aux personnes présentant un document de l'OPGI ou accompagnées d'agents de l'OPGI que nous connaissons.”