Le principal défi politique de notre pays “pour les prochaines années reste celui de la diversification de son économie, l'amélioration de la productivité et la forte création d'emplois reposant sur un nouveau modèle de croissance qui doit être plus à l'abri de la volatilité des prix du pétrole”. Un nouveau cadre de coopération entre l'Algérie et la Banque mondiale (BM) va être mis en place sur la période 2011-2014 dans l'objectif de diversifier l'économie et stimuler la création d'emplois, a appris lundi l'APS auprès de responsables de cette institution financière internationale. Intitulé Cadre de partenariat stratégique (CPS), ce dispositif a été discuté et endossé vendredi dernier à Washington par le conseil d'administration de la BM. Le programme d'action pour la mise en œuvre de ce partenariat est aligné sur les priorités du gouvernement algérien qui en a validé les grandes lignes et les objectifs prioritaires. Dans un aperçu, publié en septembre 2010, la banque mondiale rappelle qu'en 2005, le gouvernement algérien a pris la décision de réduire radicalement la dette extérieure du pays et de ne plus compter sur aucun bailleur de fonds extérieur, y compris la Banque mondiale. Dans ce contexte, les activités de la BM en Algérie ont consisté uniquement en la réalisation de travaux d'analyse et surtout en la fourniture d'une assistance technique remboursable (ATR). C'est donc sur cette assistance que repose la nouvelle stratégie de partenariat avec le pays (CPS) préparée pour l'exercice 2010 à la demande du ministère des Finances algérien. Depuis 2004, la BM a conclu sept contrats d'assistance technique remboursables, pour un montant total de 3,3 millions de dollars, dont notamment un accord conjoint Bird-société financière internationale avec la Banque centrale portant sur l'établissement d'une centrale des risques. Le dernier projet financé par la Bird a été clôturé en février 2009. Les travaux d'analyse récents comprennent une étude exhaustive des dépenses publiques et des notes d'orientation sur le marché du travail et la diversification du commerce extérieur, ainsi qu'une évaluation du climat d'investissement. Dans la même note, la banque mondiale indique qu'elle a initié, en 2009, la préparation du Cadre de partenariat stratégique, “conformément à la demande qui lui avait été formulée dans ce sens par le gouvernement algérien en décembre 2008”. Cette stratégie portera principalement sur trois domaines d'intervention : le renforcement de la croissance grâce à la diversification de l'économie ; la promotion d'un développement durable et la réduction des disparités géographiques ; ainsi que le renforcement des institutions chargées de la planification, du contrôle, de l'évaluation et de l'élaboration des politiques économiques. Les activités d'assistance technique remboursables concerneront les secteurs des finances, de l'agroalimentaire, de l'environnement, du tourisme, de l'environnement des affaires et, éventuellement, de la protection sociale. L'élaboration de la stratégie s'est appuyée sur un processus de consultations menées auprès des organismes publics concernés, du secteur privé, de la société civile et d'autres partenaires de développement, avec notamment la tenue d'un atelier le 12 janvier 2010. Selon l'APS, concernant le renforcement de la croissance, il s'agira notamment de soutenir la mise en œuvre de la stratégie du développement agricole et rural, d'améliorer le climat d'investissement, en particulier pour les PME, et de moderniser le secteur financier. La banque mondiale estime que l'Algérie est, aujourd'hui, en bonne position pour réaliser ses considérables potentialités économiques, tenir un rôle stratégique dans la région et contribuer à l'intégration économique entre l'Afrique du Nord, l'Europe et l'Afrique subsaharienne, dans sa présentation du Cadre de partenariat stratégique. Cependant, observe l'institution de Bretton Woods, à l'instar d'autres pays producteurs de pétrole, l'Algérie doit relever le défi de diversifier son économie, en termes d'exportations hors hydrocarbures en particulier. Dans la note publiée en septembre 2010, la banque mondiale indique qu'“alors que la hausse marquée du crédit privé avait fait espérer une reprise du secteur, les mesures protectionnistes adoptées en janvier 2009, avec un décret présidentiel limitant à un maximum de 49% la part des capitaux des investisseurs internationaux dans les principales entreprises privées du pays, ont eu un impact immédiat sur les investissements étrangers directs”. La Banque mondiale pour la période 2011-2014 prévoit des investissements étrangers estimés à 1 milliard de dollars en 2011 et 2012 et à 1,1 milliard en 2013 et 2014. Le taux de croissance baissera de 3,7% (2011) à 3,4% (2014). Les réserves de changes augmenteront ; elles vont passer de 171,4 milliards de dollars en 2011 à 188,3 milliards de dollars en 2012, puis à 206,9 milliards de dollars en 2013 et enfin à 226,4 milliards de dollars en 2014. L'inflation va baisser d'année en année, passant de 5% en 2011 à 3,7% en 2014. La dette publique extérieure va aussi diminuer de 3,7 milliards de dollars en 2011, à 3,4 milliards de dollars en 2012, puis à 3,2 milliards de dollars en 2013 et enfin à 2,9 milliards de dollars en 2014.