L'Algérie devrait faire plus d'efforts pour diversifier son économie qui reste soutenu exclusivement par les hydrocarbures. Tel est l'enseignement premier du dernier rapport publié hier par la Banque Mondiale (BM) concernant l'économie algérienne. Benachour Med D'après le rapport de l'institution de Bretton Woods portant sur le nouveau dispositif de coopération 2011-2014, notre pays est en bonne position pour réaliser ses considérables potentialités économiques, mais doit relever le défi de diversifier son économie. «L'Algérie est, aujourd'hui, en bonne position pour réaliser ses considérables potentialités économiques, tenir un rôle stratégique dans la région et contribuer à l'intégration économique entre l'Afrique du Nord, l'Europe et l'Afrique subsaharienne», relève-t-on du document de la BM. Ce rapport qui présente le Cadre de Partenariat Stratégique (CPS), endossé vendredi dernier à Washington par le conseil d'administration de la BM indiqué que «le PIB de l'Algérie par habitant (4.400 dollars en 2010) est l'un des plus élevés dans les pays de la région MENA hors-Conseil de coopération du Golfe (CCG)». Autrement dit, le PIB (Produit intérieur brut) algérien passera de 168,8 milliards de dollars en 2011 à 196,2 milliards en 2014, soit une hausse de 16,23% sur quatre ans. Mais dans le même temps, le prix du baril de pétrole algérien passera de 78,8 dollars à 86 dollars, soit une hausse de 9,13%, selon la Banque mondiale. Toutefois, la BM souligne que l'Algérie, à l'instar d'autres pays producteurs de pétrole, «doit relever le défi de diversifier son économie, en termes d'exportations hors hydrocarbures en particulier». «Les progrès réalisés au cours des dernières décennies dans le développement humain et les infrastructures, et ses stocks importants en ressources énergétiques et minières fournissent des bases solides pour réaliser ce potentiel et permettent un développement économique plus fort et plus diversifié», soutient-elle. «Au cours des dix dernières années, l'Algérie a eu une croissance soutenue et a amélioré l'équité sociale par d'ambitieux programmes d'investissements publics», note la BM. «Après deux décennies de stagnation économique en conséquence de la crise des prix de pétrole dans les années 1980 et l'instabilité politique, cette tendance a été inversée durant ces dernières années», affirme-t-elle. «La rapide croissance économique enregistrée au cours des dix dernières années a été alimentée par la combinaison d'une gestion macroéconomique prudente et l'augmentation des recettes des hydrocarbures», note la Banque Mondiale. Pour la BM, «la politique active des dépenses centrée sur l'augmentation des investissements publics, l'amélioration des services sociaux et l'aide aux personnes défavorisées, a entraîné une réduction du chômage et de la pauvreté». «Cette politique budgétaire combinée avec une dette extérieure faible et une gestion économique prudente ont permis à l'Algérie de résister à l'impact de la récente crise mondiale, en dépit de la baisse des recettes des hydrocarbures». «Le rythme rapide de croissance économique hors-hydrocarbures a continué en 2009 et, malgré la forte baisse de la balance courante (en 2009) pendant la crise, la position externe est restée forte avec des réserves de change équivalant à environ 3 ans d'importations», note le document de cette institution. Toutefois, constate-t-elle, «malgré ces réalisations, l'Algérie continue à faire face à des défis majeurs en termes de diversification économique et de création d'emplois de qualité». Pour l'institution de Bretton Woods, «l'amélioration de la qualité des dépenses publiques et les réformes significatives du climat des affaires sont des conditions préalables pour permettre cette transformation économique, assurer un meilleure ciblage des services publics, un programme d'aide sociale plus efficace, un meilleur rendement économique des investissements publics, notamment dans les infrastructures». «Son principal défi politique pour les prochaines années reste, donc, celui de la diversification de son économie, l'amélioration de la productivité et la forte création d'emplois reposant sur un nouveau modèle de croissance qui doit être plus à l'abri de la volatilité des prix du pétrole».