Les fluctuations de la valeur du change du dinar ont principalement contribué à la hausse des prix des produits de première nécessité sur le marché. Tout le monde s'accorde à dire que le dinar tend à accuser une certaine chute de sa parité commerciale, et ce, particulièrement depuis le début 2009, par rapport aux monnaies telles que l'euro. Pour de nombreux observateurs, le dinar algérien est très en retrait des devises étrangères. En moyenne, l'euro est échangé officiellement contre plus de 100 DA algériens, alors que le taux de change sur le marché parallèle dépasse les 130 DA pour un euro. Selon ces mêmes observateurs, cette valeur du dinar est loin de refléter l'aisance financière du pays. De son côté, la Banque centrale explique, comme chaque fois, que “le taux de change effectif réel du dinar est proche de son niveau d'équilibre”. Il faut dire que la Banque d'Algérie ne s'est pas départie de sa doctrine qui l'a amenée à toujours soutenir ce qu'elle appelle dans le jargon technique “la politique de flottement dirigée pour assurer la stabilisation du taux de change effectif du dinar, en vue de faire face aux fluctuations fortes des taux de change des principales devises sur les marchés internationaux”. Le procédé consiste à fixer périodiquement la valeur officielle du dinar en référence à un panier de devises dans lequel la part du dollar américain reste prépondérante. Cette méthode a pour première conséquence d'atténuer l'impact des fluctuations des devises sur le dinar. Elle a également pour effet notable l'appréciation continue du dinar par rapport au dollar au cours des dernières années. Elle n'a cependant pas permis d'éviter une forte dépréciation du dinar par rapport à l'euro. C'est cette dépréciation qui est aujourd'hui à l'origine du débat sur la valeur du dinar. Durant l'année 2010, la courbe d'évolution du dinar face au dollar a été différente que celle face à l'euro. Après avoir coté 79,07 DA fin mai, le dollar à terminé l'année à 74,29 DA. L'euro, pour sa part, a fini l'année 2010 en valant 106,95 DA, alors qu'en mai de la même année, il en valait 96,46. En ce début de mois de février 2011, le dollar valait 76,03 DA alors que l'euro affichait 107,21 DA. Le maintien du dinar à un niveau bas s'explique aussi par l'importance de la dette intérieure (environ 1 000 milliards de DA), qu'un regain de valeur risquerait d'alourdir. Il s'explique également parce qu'un dinar fort exacerbe nécessairement les importations et pénalise les exportations. Une affirmation largement contredite par la persistance de la faiblesse de nos exportations (moins d'un milliard de dollars par an) en dépit d'un dinar maintenu depuis plus d'une décennie à des niveaux bas. Selon la voix officielle, une réévaluation de la monnaie algérienne générerait inévitablement une tension inflationniste tirée par une évolution de la consommation. En clair, la réévaluation du dinar est, certes, une solution pour donner plus de pouvoir d'achat aux citoyens mais elle comporte le risque de faire augmenter les importations. Autrement dit, elle profiterait aux étrangers. C'est une mesure contraire à ce qu'aspire la politique actuelle du gouvernement, à savoir la réduction des importations.