La chute du dinar face aux principales devises mondiales n'est pas une dévaluation de fait, a tenu à nous déclarer hier une source proche de la Banque d'Algérie. Il s'agit, explique-t-on, d'une fluctuation engendrée par l'appréciation des monnaies internationales, à l'instar de l'euro et du dollar. En effet, le dinar est reparti à la baisse après avoir observé durant l'année 2008 une parité assez appréciable, notamment avec le billet vert. L'appréciation de la valeur de la monnaie nationale avait même suscité des débats sur l'importance de la réévaluation afin d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens algériens. Une éventualité qui a été écartée par la Banque d'Algérie en soulignant que le taux de change du dinar est réelle. Pour certains, il s'agissait d'une réponse motivée par la volonté d'encourager la production nationale, à défaut de voir le volume des importations augmenter de manière conséquente. En décembre 2008, l'euro valait 90,34 dinars, tandis que le dollar était cédé à 69,62 dinars. Au mois de février 2009, l'euro coûte 98,81 dinars et le dollar se vendait à 74,33 dinars. Dans la dernière cotation des billets établie par la Banque d'Algérie, l'euro valait 101,52 dinars et le dollar est proposé à 76,68 dinars. Ce qui nous amène à dire que le dinar a chuté de manière considérable et de manière graduelle. Notre source bancaire écarte toute décision de «dévaluation en catimini». «C'est plutôt une conjoncture de fluctuation des monnaies qui a été répercutée sur la parité du dinar avec les devises étrangères», tient à éclairer notre source, estimant que l'appréciation du dollar et de l'euro sur le marché mondial des devises a conduit à ces niveaux de taux de change. Sur le marché international, l'euro s'échangeait vendredi à 1,32 dollar, en hausse par rapport à la veille. L'autre facteur ayant contribué à la fluctuation de la monnaie nationale est la crise de liquidités des devises. «La disponibilité de liquidités est problématique dans le contexte actuel de la crise financière internationale. Ce manque d'argent se répercute de manière indirecte sur le marché officiel et officieux. Si la Banque d'Algérie a procédé à la révision des taux de change c'est qu'elle avait tenu compte de cette situation des finances internationales», ajoute le banquier, avant de soutenir que «la dévaluation du dinar ne peut être décidée que de manière officielle et lorsque la proportion de la fluctuation est assez importante.» Les dépréciations enregistrées depuis le début de l'année ont eu, cependant, un effet sur le commerce. Certains importateurs et opérateurs ont dû répercuter cette hausse de la devise sur les prix des produits commercialisés, à l'instar des concessionnaires automobiles.