Deux groupements d'entreprises et deux sociétés étrangères ont soumissionné pour la réalisation de la ligne ferroviaire Mécheria-Béchar. La séance d'ouverture des plis qui a eu lieu, hier, au siège de la DG de la SNTF, a permis à la commission chargée de cette opération de constater les offres techniques des quatre soumissionnaires. Le projet en question consiste, en fait, en la reconversion d'une voie étroite et vétuste en une autre normale entre Mécheria et Béchar sur une distance de 360 kilomètres. Il s'agit d'un important projet, jamais réalisé en Algérie depuis l'indépendance, estime M. Eulmi, directeur des infrastructures à la SNTF. Eu égard au volume d'investissement et aux objectifs de désenclavement de toute une région du Sud du pays, cette ligne, argue ce responsable, peut se prolonger jusqu'à la wilaya de Tindouf. Le projet vise, entre autres, la standardisation du réseau et l'augmentation de la capacité de transport. La nouvelle ligne mise à voie normale sera raccordée au réseau nord par une autre, dite de “jonction”, qui relie Mécheria, Redjem et Demouche, d'une distance de 140 km. Le délai fixé pour l'ensemble de ce projet est de 4 ans alors que le montant global est estimé à environ 36 milliards de DA. L'appel d'offres, pour rappel, a été lancé le 8 juillet dernier. La date de remise des offres a été initialement arrêtée pour septembre. Or, sur demande des soumissionnaires, la date a été prolongée pour le 28 septembre. Cinquante cahiers des charges ont été, faut-il le préciser, retirés par des opérateurs intéressés. Il faut dire qu'une séance similaire s'est déjà déroulée au début de l'année en cours. Les offres des soumissionnaires n'ont, cependant, pas reçu l'aval de l'initiateur de l'appel d'offres. Leurs propositions financières, avoue M. Eulmi, “se sont trop éloignées” de notre estimation. Le premier pli a révélé le nom de l'entreprise chinoise, Compagnie nationale des travaux de génie civil de Chine (CSEC) qui a proposé un délai de réalisation de 38 mois. Le deuxième pli portait le nom du groupement de sociétés Astaldi d'Italie et de Ircon de l'Inde. Leur offre a été jugée, par les membres de la commission, conforme aux critères avec un délai de réalisation de 36 mois. Toutefois, une autre équipe sera chargée d'approfondir cette évaluation et de vérifier la véracité et la conformité des renseignements donnés dans les différents documents par les soumissionnaires. La troisième offre technique émane d'un autre groupement, en l'occurrence Algerian Railways Construction (ARC) composé de 10 entreprises spécialisées dans le domaine, à savoir Infrafer, TSO (France), Siemens (Autriche), Contrack (USA), Cosider TP, GCB, Sonatro, Ceror, Sapta et Batigec, toutes d'Algérie. Les membres de la commission ont émis des réserves quant à l'offre de ce soumissionnaire, en soulignant le manque de paraphe et de signature. Le délai proposé est de 38 mois avec d'autres travaux qui suivront jusqu'à atteindre 44 mois. Le turc, Oyak-Insat est le nouveau soumissionnaire qui s'est manifesté pour la construction de cette voie. Sa caution financière, a-t-on relevé, émane d'une banque turque. Ce qui n'est pas conforme aux exigences de la commission. Une fois ces offres examinées et les renseignements avancés et vérifiés, la commission sélectionne, dans une dizaine de jours, les demandes jugées recevables. Les mêmes étapes seront suivies pour les offres financières et, à partir de là, sera dégagé l'heureux élu. B. K.