Un Observatoire de la jeunesse algérienne a officiellement été lancé hier à Alger. La naissance de cette nouvelle organisation, qui intervient par ailleurs dans un climat de tension, s'est faite par des jeunes indépendants qui ont eu l'ingénieuse idée de canaliser, dès le départ, plus de 350 000 blogueurs. Cette nouvelle organisation, nous dit-on, s'inscrit en droite ligne de la prise en charge des problèmes des jeunes en Algérie. De l'écoute et de la libre expression, cet observatoire se veut un palliatif aux instances de veille qui devaient recenser les préoccupations de la jeunesse algérienne, et ce, loin de toute tendance politique. Même si son lancement a eu lieu à l'Académie de la société civile sise à Zéralda, une organisation proche du président Bouteflika, il n'en demeure pas moins que ses initiateurs insistent sur son caractère d'indépendance. D'ailleurs, avant son lancement, pas moins de 13 réunions ont eu lieu à l'échelle nationale. Ces 25 groupes de blogueurs, dont certains sont basés dans l'Hexagone, voudraient ainsi créer un nouvel espace ouvert à toute proposition de dialogue, de discussion, d'offres d'emplois, de formation et autres prises en charge tant dans les milieux sociaux que professionnels. Cet observatoire aura, du coup, le mérite d'être le premier espace libre exclusivement consacré à libérer les énergies, à orienter les jeunes désemparés et à prendre en charge les catégories de jeunes en difficulté. En ce sens, nous explique-t-on, cet espace sera coordonné par un bureau et un conseil national et des bureaux de wilaya mais, surtout, jouira d'un programme d'actions propres à ses adhérents, dont des chômeurs et des étudiants. “Cet observatoire sera un espace de liberté d'expression, d'écoute et une force de propositions”, nous affirme-t-on encore. Son champ d'action sera davantage élargi sur la Toile du Web. En outre, et concernant la prise en charge des préoccupations des jeunes, cet observatoire proposera des moyens de médiation pour solutionner les problèmes posés en temps réel et interviendra au niveau de toutes les administrations, institutions et autres forces politiques nationales. Sous le slogan “Ensemble pour éradiquer la culture du désespoir”, cette instance se réserve également toute la latitude de communiquer via les réseaux sociaux, comme Twitter, Youtube et facebook, notamment pour permettre aux jeunes de divers horizons d'échanger les opinions, les propositions d'emplois, les actions à mener sur le terrain pour porter les revendications légitimes des jeunes et discuter, en toute transparence, des solutions appropriées à apporter aux problèmes posés. “Nous agirons dans un cadre légal, mais nous insistons sur la nature de cet observatoire et ses objectifs définis. Quant à sa relation avec l'académie, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un encadrement”, nous dit-on. Chose que le président de ladite académie nous a confirmée en affirmant effectivement que son instance n'interviendra pas dans son programme, encore moins dans son champ d'action. Signalons, enfin, que des cellules d'écoute seront incessamment installées dans toutes les wilayas pour accueillir les jeunes en difficulté.