L'émigration clandestine est un phénomène qui touche quasiment tous les pays du monde, notamment ceux du bassin méditerranéen. Chaque jour, il y a des dizaines de candidats qui tentent leurs chances afin d'atteindre l'autre rive de la méditerranée. Nous savons tout sur eux : leur parcours, leur provenance, leur destination, leurs motivations, leur embarcation, leur itinéraire… mais les autorités peinent toujours à trouver la manière la plus efficace de lutter contre ce phénomène. Les sociologues estiment que la lutte contre l'émigration clandestine commence par la prise en charge des jeunes afin de les dissuader de partir clandestinement. C'est dans ce sens que le projet d'observatoire méditerranéen de lutte contre l'émigration clandestine a été lancé, mardi dernier, par Djamel Ould-Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. Cet observateur sera mis en place d'ici janvier prochain et sera installé en Algérie. Le choix de l'emplacement du siège, a indiqué le ministre, vise à élaborer un plan d'action sur les moyens de prise en charge des jeunes en situation d'émigration clandestine. Cet observatoire a pour but de mettre en place des mécanismes de sensibilisation, des programmes de communication et une banque de données sur la situation de l'émigration clandestine en Méditerranée, notamment concernant la frange juvénile. Ould-Abbès a ajouté que cet observatoire, auquel participeront des élus et des représentants du mouvement associatif de France et d'Italie, reste ouvert à toutes les régions de la Méditerranée désirant y adhérer. Par ailleurs, une rencontre regroupant des membres de cette structure est prévue dans un mois afin d'étudier les premières étapes du projet, et des visites pour un échange d'expériences dans le domaine de l'insertion sociale des jeunes. Selon les organisateurs, la réalisation de ce projet s'est faite suite à une série de contacts établis entre le ministère de la Solidarité nationale et l'Institut méditerranéen de formation et de recherche en travail social. Il a expliqué que le projet associe, dans le cadre d'une relation de partenariat et de transfert de savoir-faire et de technicité, des représentants du ministère de la Solidarité nationale de la région de Toscane (Italie), de l'Institut méditerranéen de formation et de recherche en travail social, et du Comité international pour le développement des peuples. La mise en place d'un observatoire est-elle à même de régler le problème de flux migratoire ? Il est à noter que cette expérience a été tentée dans plusieurs pays méditerranéens où des observatoires ont été mis en place. Même si leur travail, qui consiste à étudier le flux migratoire, a contribué à une légère baisse du phénomène, il n'en reste pas moins que cela n'a pas encore permis de résoudre cette problématique. Nabila Afroun