Organisé par la direction de la culture de la wilaya de Tamanrasset, du 16 au 28 du mois en cours à la maison de la Culture, le Salon du livre connaît une affluence remarquable et draine la foule. Une manifestation qui fait sortir de la routine des festivals folkloriques et des concerts musicaux pour investir ainsi dans un créneau presque vierge, mettant en exergue la culture du livre et son importance sur les différents plans constituant des indices de développement de toute société. Les exposants ayant pris part à cette manifestation, en l'occurrence l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) et la maison du livre Hibaoui, s'accordent à dire que la culture du livre est en pleine agonie dans cette wilaya du grand Sud et peu d'importance lui est accordée par les responsables du secteur. “C'est notre première expérience à Tamanrasset. À quelque jours d'ouverture du Salon, nous avons constaté que la population de l'Ahaggar veut étancher sa soif de culture, sachant que beaucoup de messages peuvent être véhiculés par les libelles et pamphlets. Les lots des livres parascolaires, religieux et ceux pour enfants sont les plus visités. Contrairement aux lots des livres littéraires, notamment les éditions en langue française, qui occupent bonne partie des étals sans pour autant intéresser les visiteurs. Ce qui montre le manque d'information et la pauvreté du verbe dans cette ville aux 40 nationalités. Nous avons plus de 6 000 titres à exposer, et notre objectif est de donner bonne image du livre en faisant comprendre aux visiteurs ses vertus multiples, particulièrement sur le plan éducatif”, nous a déclaré Faudil Nacer, représentant de l'Enag, non sans remercier le directeur de la culture qui les a accueilli à bras ouverts. Pour sa part, H. Abdellah, représentant de la maison du livre Hibaoui, nous a expliqué que le manque du soutien des autorités a par malheur contribué à la disparition du livre à Tamanrasset. “J'ai fait le parcours du combattant pour parvenir à monter cette entreprise avec pour but d'apporter un plus à nos étudiants et chercheurs qui butent contre le manque flagrant de livres et de manuels. Un problème dont j'ai beaucoup souffert quand j'étais étudiant. D'où j'ai puisé toutes mes raisons pour investir dans ce créneau. Cependant, la culture du livre est presque inexistante. Pour y remédier, nous avons pensé à organiser un Salon national du livre tout en pensant au précieux concours des autorités qui investissent tant de milliards pour que le chant de l'homme bleu retentit sans se soucier de l'insalubrité éprouvante de son environnement. Un problème que l'on peut pourtant régler facilement en instaurant une politique environnementale véhiculée à travers des contes et livres proposés à des prix modiques.”