De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que le secteur de la culture assure les citoyens de la mise en œuvre d'une démarche dans le but d'encourager la pratique de la lecture et la disponibilité du livre au niveau local par la réalisation prochaine d'une annexe de la Bibliothèque nationale dans le chef-lieu de wilaya et la construction d'une bibliothèque communale dans chaque commune de la région, la promotion du livre et principalement le créneau de l'édition du livre peinent à s'affirmer dans la wilaya, ce qui fait dire aux responsables locaux que le champ culturel est unijambiste et que l'essentiel de l'animation tourne autour des festivals, galas artistiques, expositions sur différents thèmes, présentations théâtrales, soirées poétiques, ainsi que des spectacles qui ont été organisés et ont eu un impact auprès du public local, ces derniers mois. Sur un autre plan, en dehors du Festival national du livre et du Multimédia amazigh qui est organisé à Bouira, aucun autre salon de grande envergure n'est prévu au niveau local, ce qui contraint les libraires et autres vendeurs de livres à attendre, chaque année, la tenue du SILA pour se fournir en nouveaux titres et approvisionner leurs magasins avec des manuels et des livres qui sont demandés par les lecteurs. Par ailleurs, les choses stagnent à cause du manque d'éditeurs et de distributeurs pour ce volet culturel. Cela dit, le public, en attendant d'autres initiatives et d'éventuels programmes d'actions de la part des pouvoirs publics ou des animateurs du mouvement associatif, se contente des Salons du livre et autres expositions organisés sporadiquement par le secteur dont, quoi qu'on en dise, les responsables sont réellement animés d'une volonté de redonner un nouveau souffle à la culture dans la région et de promouvoir les différentes disciplines qui suscitent l'intérêt du public, notamment des lecteurs. Ces derniers ajoutent que l'Etat a consacré des moyens financiers colossaux pour relever le niveau culturel et encourager la lecture chez le public et surtout chez les enfants. Ces efforts comportent, selon les responsables, la réalisation de bibliothèque au niveau de chaque commune, dans le but de permettre aux élèves et aux jeunes de redécouvrir le goût de la lecture.A l'heure de la multiplicité des médias et de la généralisation de l'Internet, la lecture se trouve quelque peu menacée par la désertion des quelques adeptes qu'elle avait auparavant. Connaissant la valeur inestimable et pratique que constitue un livre ou un manuel d'une discipline donnée dans le développement de l'esprit de l'individu depuis son enfance, des responsables ont tenté d'initier des actions sporadiques, qui n'ont pas suscité un grand rush mais qui ont laissé une bonne appréciation auprès de nombreux lecteurs. Par ailleurs, la direction de la culture a organisé une caravane du livre à travers la wilaya pour faire connaître celui-ci auprès du public. Ce qui avait permis à de nombreux citoyens, notamment les jeunes, d'emprunter des livres correspondant à leurs goûts. Une formule ayant attiré les enfants qui pouvaient soit lire le livre sur place, soit de l'emprunter en présence d'un parent. Cependant et contrairement aux autres wilayas où la même action a été menée, les organisateurs ont considéré que le nombre des citoyens qui se sont présentés pour le prêt était minime; en fait, il y avait un déficit en matière d'information. Selon les bibliothécaires, les citoyens se sont intéressés notamment aux encyclopédies, aux livres d'histoire du pays, à la culture générale et aux romans alors que l'intérêt des enfants s'est porté sur les contes, style Chaperon rouge, Aladin et Cendrillon et autres. De leur côté, les lycéens et universitaires ont préféré le prêt de livres scientifiques et de romans. Cela étant, il faut signaler que la majorité des personnes que nous avons rencontrées après leur visite aux bibliobus ont déploré le fait qu'il n'y ait pas de lieu ou de structure au niveau de la wilaya où ils pourraient obtenir les mêmes services. Selon eux, les livres qui ont été mis à leur disposition par cette action n'existent pas dans les différentes bibliothèques implantées dans les centres culturels. Alors que, dans les librairies privées, les mêmes livres sont proposés à la vente à des prix exorbitants et non à la portée des lecteurs dont le revenu est médiocre. L'activité de ces librairies, dont le nombre est réduit, est presque figée et se limite généralement à la commercialisation du livre scolaire et parascolaire, donc loin de susciter un quelconque intérêt culturel. Nos interlocuteurs ont exprimé le vœu de voir le livre à la portée de tous et que la lecture redécouvre ses lettres de noblesse au sein des différentes couches de la société. Sans cela, la mentalité du citoyen de Bouira n'évoluera pas, ont-ils ajouté. D'autre part, les autorités locales ont essayé à plusieurs reprises de combler le manque de librairies par l'organisation de Salons du livre à l'occasion des rentrées scolaires ou des manifestations culturelles, mais à chaque fois les objectifs des exposants et des maisons d'édition de faire quelques bénéfices l'emportent sur le désir des lecteurs à chaque circonstance de trouver des livres consistants dans les différents domaines et à des prix abordables. Ce fait a souvent contribué à l'échec des Salons du livre organisés au niveau de Bouira, ce qui a fait dire aux exposants que la région ne possède pas de lecteurs.