Les Gardes communaux sont mécontents et ils l'ont fait comprendre hier lors du rassemblement organisé devant le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN) et qui a été fortement encadré par les éléments de la police. Ils étaient environ 200 éléments de ce corps relevant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et représentant leurs 2 500 collègues de la wilaya d'Alger à vouloir faire entendre leurs revendications socioprofessionnelles et à exiger la prise en charge de leurs doléances. Ces dernières ont essentiellement trait aux conséquences de leur nouveau statut qui prévoit la dissolution, à partir du 31 mars, du corps des Gardes communaux, lequel a été déployé vers la fonction d'agent de sécurité dans différentes institutions, la police communale ou l'armée. Ce qui suppose, selon les dires de certains des concernés présents au rassemblement, une dégradation de leurs conditions de vie. D'abord, en raison du critère de recrutement appliqué à leur encontre, à savoir sous forme de contrats et non en qualité de titulaire, considérant que la plupart d'entre eux disposent d'une longue expérience puisque les plus anciens d'entre eux ont intégré le corps de la Garde communale en 1994. Si, à l'époque, ces éléments recevaient un salaire de base mensuel de 7 200 DA, leur situation ne s'est améliorée que depuis quelques années, lorsque ce salaire est passé à 14 000 DA. Pour autant, ils s'estiment encore lésés comparativement aux autres corps de sécurité qu'ils considèrent plus valorisés. «Ces derniers ont tous été augmentés et les policiers ont vu leurs salaires augmentés de 50% alors que, pour nous, on a concédé une hausse de 200 à 450 DA !» s'indigne l'un des contestataires. Et un autre d'intervenir pour expliquer que ses collègues et lui n'ont droit qu'à 21 jours de congé annuel et qu'ils ne sont assurés qu'en raison de 8 heures de service, alors qu'ils sont astreints à être en fonction 24h/24h. Aussi exigent-ils d'être indemnisés pour les 16 heures de travail non prises en compte dans leurs salaires, de même que le versement à titre rétroactif de ce qu'ils auraient dû percevoir comme rappel au même titre que les autres corps de sécurité et ce, depuis 2008. Sont également exigés la prise en charge médicale des blessés et autres invalides comptabilisés dans leurs rangs ainsi qu'un salaire de 28 000 DA pour ceux désireux de partir en retraite anticipée. Par ailleurs, les manifestants dénoncent le fait qu'ils sont recrutés pour accomplir des tâches d'agents d'entretien après avoir passé des années à combattre le terrorisme et à tout sacrifier pour que l'Algérie retrouve la paix et la sécurité. «Vous vous rendez compte qu'après tous ces sacrifices nous continuons à délaisser nos familles qu'on ne voit que tous les 2 ou 3 mois et, même pendant les fêtes de l'Aïd, nous n'avons pas de permission pour aller chez nous !» Car, comme l'explique l'un des manifestants, même s'ils travaillent à Alger, la quasi-totalité des ex-gardes communaux sont originaires des wilayas de l'intérieur du pays. Ce qui posera problème, étant donné que l'hébergement qui est assuré pour certains d'entre eux ne le sera plus à l'avenir. Ces doléances ont été soumises par les délégués des manifestants au chef de cabinet de la wilaya d'Alger, lequel les a reçus et leur a assuré qu'il leur fera connaître les réponses des autorités mercredi prochain. «Nous allons voir ce qui sera décidé. Si c'est positif, tant mieux, sinon nous continuerons notre mobilisation tous les dimanches et, la prochaine fois, nous reviendrons manifester en tenue de service !» nous dira l'un des délégués. M. C.