Décidément, les présidents des clubs algériens sont décidés à aller au bout de leurs revendications afin de solutionner les différents problèmes dans lesquels se sont retrouvés après l'intronisation du professionnalisme sur recommandation de la puissante fédération mondiale initié par les instances de la balle ronde nationale. Quelques mois après le passage au professionnalisme a suffi aux dirigeants de la Ligue 1 professionnelle de se rendre à l'évidence que ce processus est “miné” par une politique visant à ralentir le développement du football national. Le retard cumulé dans l'avancement du projet et les engagements non encore tenues par les pouvoirs publics en matière d'accompagnement sont perçus chez les présidents de club comme une manœuvre pour les pousser vers la porte de sortie. À partir de là, l'idée de constituer un front en créant une association des présidents de club a germé lors des multiples réunions tenues récemment. À ce titre, ce n'est pas un secret de polichinelle que la plupart des formations de l'élite transformée en sociétés par actions obligées d'ouvrir leur capital n'ont pu attirer des investisseurs ou des bailleurs de fonds, à l'image de la JSK, le MCO, l'ESS pour ne citer que ceux-là. Et à l'exception de l'USM Alger dont les clignotons de sa santé financière sont au vert après l'intronisation du groupe ETRHB comme actionnaire majoritaire, l'argent, le nerf de la guerre, fait défaut chez les autres clubs. Et c'est l'une des raisons ayant poussé les représentants des clubs à faire dans le syndicalisme en s'organisant sur le terrain. Raison pour laquelle la création des associations des clubs semble “inéluctable” en vue de contraindre les pouvoirs publics à tenir leurs promesses. Des engagements non encore appliqués. D'ailleurs, les assiettes de terrain à 1 DA symbolique (les clubs ne commenceront à rembourser qu'à partir de la onzième année avec un taux d'intérêt de 1%) n'ont pas encore été distribués pour les besoins de la construction des centres de formation alors qu'Air Algérie tarde à offrir les 50% de réduction aux clubs pour le transport national et international. Et devant ce laisser-aller de la part des pouvoirs publics, les présidents de club ont décidé de ressouder leurs rangs et se mettre d'accord pour la création de cette association dont l'objectif est de faire aboutir toutes leurs revendications et par là même défendre les intérêts des clubs lesquels sont confrontés à de graves problèmes financiers. Reste à savoir maintenant comment la Fédération algérienne de football va apercevoir la création de cette structure prévue lors de la prochaine réunion des présidents de club ? En tout cas, ce genre de structure est toléré dans le vieux continent. Les géniteurs de la création de cette association se sont inspirés, peut-être, du modèle européen dans la mesure où il existe en Europe une association (Association européenne des clubs) représentant les intérêts des clubs de football en Europe. La création de cette association à la place du G14 et de l'UEFA Forum des Clubs est essentiellement due au consensus atteint par les clubs et l'UEFA à propos de la rémunération des clubs mettant à disposition leurs joueurs internationaux durant les compétitions par pays organisées par l'UEFA. Une méthode qui fonctionne à merveille et qui a donné des résultats et des assurances aux clubs européens.