Combien de textes pris à la va-vite par décrets exécutifs, voire présidentiels abandonnés parce qu'ils étaient, soit populistes, soit concoctés en catimini sans les intéressés, ou, tout simplement, endossés par une administration à qui on en a fait la dictée ? Jamais on n'a vu gouvernement aussi désemparé et sur le qui-vive que ces deux derniers mois. Les émeutes de décembre et l'embrasement qui a pris sur trois de nos proches voisins en sont les raisons, certes, mais pourquoi avoir attendu que le feu soit aux portes de la cité pour voir cet avalanche de mesures “pharaoniques” envahir chaque segment de la société, sans exclusive, au grand dam des gardiens du bas de laine ? La question cruciale est : qui aura la prise en charge de la répartition de cette manne ? L'Exécutif et l'administration ? Le premier a montré ses limites jusque dans la gestion des affaires courantes de leurs départements respectifs, du moins pour certains. On a vu les débandades des uns et les reculades des autres. Combien de textes pris à la va-vite par décrets exécutifs, voire présidentiels abandonnés parce qu'ils étaient, soit populistes, soit concoctés en catimini sans les intéressés, ou, tout simplement, endossés par une administration à qui on en a fait la dictée ? Cette autre partie prenante qu'est l'administration porte comme un fardeau toutes les tares de sa hiérarchie. Une sorte de “bouc émissairisation” dans laquelle elle a fini par fondre. Sa précarité, qui est son cauchemar quotidien, et le dépouillement de ses prérogatives ont abouti à un corps inerte de clercs obéissants, sous peine, pour les rares récalcitrants à cet ordre nouveau, de se retrouver derrière les barreaux. Aussi, honnêtement, peut-on confier à ces deux corps la prise en charge de ces chantiers parce que le Président a décidé, du jour au lendemain, de lâcher du lest pour éloigner la grogne populaire d'El-Mouradia ? Les étudiants, tabassés hier au siège de leur ministère de tutelle, pourront-ils réellement croire aux portes qui s'ouvriront demain ? Au seuil, la même personne qu'hier... Les personnels de la santé, échaudés par de nombreuses promesses faites par la même administration, sentiront-ils le vent du changement ? Le secteur du commerce, qui tient le même discours à l'approche de chaque Aïd, oublie de travailler sur le moyen terme au titre de prévision et de la conjoncture du marché. Ces exemples donnés à titre d'illustration concernent tous les autres secteurs qui souffrent aussi de léthargie et d'absence de vision sectorielle. On ne guérit pas un corps malade par une tisane ou un cachet, comme on ne peut pas faire sortir le pays du marasme avec de l'argent et uniquement de l'argent, tout en gardant en place les mêmes ordonnateurs qui toisaient, hier, leurs administrés et font preuve, actuellement, d'une prolixité déroutante, à la limite de l'ennui. O. A. [email protected]