Le Cnapest évoque un suivi national de plus de 85%. Selon le chargé de l'information, seuls douze lycées, principalement ceux situés à Alger-Centre, n'ont pas suivi le mouvement. La grève nationale à laquelle le Cnapest a appelé les enseignants du secondaire pour la journée d'hier a été marquée par un suivi mitigé. En effet, si certains lycées ont été paralysés à 100% par ce débrayage, comme c'est la cas des lycées situés à Kouba, Hussein-Dey, Aïn Naâdja, Ruisseau… d'autres sont restés sourds à l'appel du conseil national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique. C'est le cas notamment des établissements du secondaire situés au centre-ville. “Nous sommes en pleine période de compositions du deuxième trimestre, le moment n'est donc pas opportun”, nous lance un enseignant à l'entrée du lycée Kheirredine-Barberousse (ex-Delacroix). Même scénario du côté des lycées El-Idrissi de la place du 1er-Mai et Mezali-Amar du Palais du peuple : “Nous voulons, certes, que notre situation socioprofessionnelle soit améliorée, mais pas en prenant en otages nos élèves comme ce fut le cas l'année dernière”, fulmine une enseignante au lycée Toufik-El-Madani de Mohammadia où les cours n'ont pas été perturbés. Les trois lycées que compte le quartier n'ont connu aucune perturbation. “Il faudrait penser à d'autres moyens de pression car la grève pénalise beaucoup plus les lycéens, notamment ceux de la terminale”, note un enseignant. Et de faire remarquer : “Je crois que le timing n'est pas bien choisi, car nous sommes en période d'examens. Franchement, même si au fond je suis pour la démarche, je n'aurais pas pu retarder la composition prévue aujourd'hui (hier, ndlr) et pénaliser mes élèves qui n'auraient pas manqué de me le reprocher, d'ailleurs.” Chacun y va, donc, de sa propre analyse et commentaire pour justifier sa position. Les enseignants, qui ont répondu favorablement à l'appel du Cnapest, sont de leur côté convaincus que seule la paralysie des établissements peut conduire à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. “Les pouvoirs publics ne nous écoutent pas même en recourant à la grève, alors ce n'est pas en restant les bras croisés que nous allons améliorer notre situation socioprofessionnelle. La grève est un droit qu'il faut utiliser”, pense un autre enseignant. Et de préciser : “ce ne sont pas les enseignants qui marchandent sur le dos des élèves, mais les pouvoirs publics qui ne réagissent que lorsqu'il y a menace d'année blanche”. Contacté, le chargé de l'information du Cnapest s'est dit “satisfait du taux de suivi de la grève”. Selon Boudiba : “le taux de suivi a atteint les 85% à travers tout le territoire national. En fait, seuls 12 lycées du centre-ville d'Alger n'ont pas débrayé. Les lycées situés à Alger-Est ont été paralysés à plus de 75% et ceux d'Alger-Ouest à 85%.” Pour ce qui est des autres wilayas, les statistiques du Cnapest notent un suivi à 100% à Béjaïa, 95% à Batna, 91% à M'sila, 82% à Boumerdès et 80% à Médéa. À noter, enfin, que les cours reprendront le plus normalement, ce matin, au niveau des lycées qui ont observé cette journée de grève. Le Conseil national du Cnapest, qui se réunira ce week-end, évaluera la situation et décidera de nouvelles actions de protestation.