Structurés dans l'Organisation nationale pour la défense des combattants du terrorisme (ONDCT), les Patriotes ignorent encore qui gère leur dossier, au moment où leurs familles souffrent le martyre après 14 ans de lutte contre le terrorisme. “à chaque fois que nous entreprenons une action d'ordre social ou professionnel, on nous dirige vers le ministère de la Défense nationale. Dans ce ministère de souveraineté, on nous signifie clairement que notre catégorie ne dépend pas de leur tutelle. Aujourd'hui, nous lançons un appel à toutes les autorités. D'abord au chef de l'état et au Premier ministre, ensuite aux ministères concernés, que ce soit l'Intérieur ou la Défense pour qu'on nous dise aussi clairement de qui nous dépendons et à quelle porte nous devons frapper ! Nous avons trop attendu et nous souffrons d'une exclusion qui ne dit pas son nom.” C'est là le cri de détresse lancé par le porte-parole et le vice-président de l'Organisation nationale pour la défense des combattants du terrorisme (ONDCT), MM. Saïd Aouissat et Mourad Taâmallah. Dans une déclaration à Liberté, nos interlocuteurs estiment à 173 000 Patriotes, éléments des groupes de légitime défense (GLD) et autres corps affiliés à leur organisation, qui souffrent d'un statut digne de ce nom et qui répondrait à leurs revendications socioprofessionnelles. “Nous rappelons l'opinion publique que le président de la République avait fait sa promesse en 2009 lors de la campagne électorale. Cette promesse devait être vite concrétisée au vu des attentes de cette catégorie, notamment leurs familles qui souffrent le martyre après 14 ans de combat et de lutte contre la nébuleuse terroriste”, précisera M. Aouissat comme pour rappeler aux pouvoirs publics à quel point un statut basé sur la consultation serait bénéfique aux Patriotes qui n'ont pas bénéficié des dernières mesures prises par le gouvernement. En ce sens, nous dit-on, l'ONDCT s'est structuréee à travers toutes les wilayas du pays afin de prendre en charge toutes les doléances de ces dignes combattants qui ont sacrifié près de deux décennies de leur vie pour défendre la République. D'où la nécessité de régulariser ces hommes, notamment ceux qui ont restitué les armes, mais qui n'ont, à ce jour, pas été payés. “Il y a beaucoup d'aspect à discuter avec les autorités du pays que ces dernières doivent désigner un interlocuteur et un seul afin de pouvoir poser nos problèmes. Nous ne voulons pas arriver à la contestation car, à nos yeux, il y a des moyens pour solutionner nos problèmes. Ce que nous voulons, en revanche, c'est la réponse à nos revendications à travers un interlocuteur officiel et qui prendra des décisions claires et dans le cadre de la loi”, dira encore M. Aouissat. Celui-ci révélera que dans un passé récent, les Patriotes ont porté cette principale revendication au Sénat où des questions orales avaient été posées. Et, à ce jour, aucune réponse n'a été donnée même si des sénateurs avaient pris leur défense et avaient promis des éclaircissements et des solutions avant fin 2010. “Je persiste et je signe, les Patriotes ignorent encore à quel stade est leur dossier. S'il est chez Bouteflika qu'on nous le dise ! S'il est chez Ouyahia aussi. Nous aussi, nous sommes des Algériens. Nous attendons fermement des réponses claires. à défaut, nous irons vers un mouvement de protestation générale. Pour le moment, nous ne voulons pas tomber dans la manipulation. Mais, à l'avenir, que chacun prenne ses responsabilités”, concluent nos interlocuteurs.