La mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye recueille de plus en plus de soutiens, y compris dans le monde arabe, au début de la 4e semaine de la révolte. Ainsi, après les monarchies arabes du Golfe lundi, c'est l'Organisation de la conférence islamique (OCI) qui s'est déclarée hier favorable à l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, pour empêcher les bombardements contre les insurgés. “Nous nous joignons à ceux qui demandent l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne et demandons au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités en ce sens”, a déclaré le chef de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, tout en réaffirmant son opposition à une intervention militaire directe en Libye. L'OCI est formée de 57 pays comptant plus d'un milliard de musulmans. Lundi soir, les pays du Conseil de coopération du Golfe (Emirats, Arabie saoudite, Koweït, Qatar, sultanat d'Oman et Bahreïn) se sont eux aussi déclarés favorables à une telle opération “pour protéger les civils”. La France et la Grande-Bretagne travaillent sur un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, qu'ils veulent présenter dès cette semaine, selon des diplomates. L'adoption d'une telle résolution semble cependant délicate, selon une autre source diplomatique, en raison de la réticence de certains pays, comme la Chine et surtout la Russie. Cela étant, les Occidentaux vont se concerter les 10 et 11 mars à Bruxelles au sein de l'Otan et de l'Union européenne sur la crise en Libye, pour tenter de faciliter l'éviction de Mouammar Kadhafi sans enfreindre la légalité internationale ni déstabiliser la région. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a confirmé lundi que l'alliance militaire examinait tous les scénarios pour être prête à agir, mais il a tenu à préciser qu'elle n'interviendrait pas en Libye sans mandat de l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait avancé, le 25 février, un bilan de plus de 1 000 morts depuis le début de l'insurrection le 15 février. Plus de 191 000 personnes ont fui à ce jour les violences et environ 10 000 personnes déplacées se dirigeaient vers la frontière égyptienne, selon l'ONU.