Il ne faut pas aller chercher loin pour comprendre que l'utilisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC) est encore à l'état embryonnaire lorsqu'il est question de vendre ou promouvoir la destination Algérie. L'ensemble des sites web des agences de voyages et de tourisme sont hébergées à l'étranger et la défaillance émane bien entendu du secteur des télécoms et certaines agences, notamment celles basées au sud du pays, leur sites web ont été réalisés par leurs partenaires étrangers y compris au niveau financier. Il existe, par ailleurs, une absence de contenu qu'il faudra absolument combler et la tâche incombe au secteur du tourisme. Plus contraignant encore et qui ne motive en rien à adopter les TIC comme partie intégrante dans l'activité touristique se situe au niveau de l'absence d'un cadre juridique adéquat qui permet la vente du produit touristique en ligne. Cela par contre dépasse les deux départements réunis et demeure en attente d'une véritable décision politique, notamment concernant la certification électronique. Ces aspects ont été abordés hier au siège du département de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication lors de la signature d'une convention cadre avec le département de Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. “Il nous faut une approche pragmatique dans l'exécution de cette convention”, s'accordent à dire les deux ministres, tous deux convaincus qu'il est grand temps de passer à l'action. En ce sens, ce nouveau partenariat d'une durée de vie de deux années avec la possibilité d'être renouvelé vise, en substance, la généralisation des TIC dans différents domaines liés au tourisme, la formation à l'usage des TIC au profit des différents acteurs dans le secteur à des fins de promotions et de commercialisation des produits touristiques avec le soutien des opérateurs dans le développement des applications e-tourisme pour la promotion de la destination Algérie et l'amélioration de son attractivité et sa compétitivité. Pour ce faire, il est prévu l'exonération de la TVA pour les opérateurs en guise de soutien pour la promotion et la commercialisation en ligne des produits. “On ne démarre pas du néant. Il y a déjà un préalable contenu dans l'une des dispositions du cahier des charges émanant du nouveau décret portant sur l'activité des agences de voyage”, dira Smaïl Mimoune, expliquant que les exigences des pouvoirs publics ne sont pas à titre répressif et aspirent à la réorganisation de l'activité touristique et sa professionnalisation. “Nous sommes présents pour accompagner les agences de voyages et tout autre acteur dans le domaine dans ce processus de modernisation”, insistera-t-il annonçant à l'occasion la mise en place d'une commission mixte pour le suivi et l'élaboration d'un programme annuel. M. Benhamadi, quant à lui, précisera qu'il sera en partie soutenu par un fonds dédié au développement des TIC. En somme, il est question d'aider à déterminer les applications d'intérêt majeur, de soutenir le développement des applications et des services adaptés aux exigences du secteur du tourisme et de mettre en place des portails assurant une meilleure visibilité des offres de la destination Algérie. “La généralisation des TIC dans le secteur du tourisme a intégré des changements radicaux dans l'interaction entre l'offre et la demande conduisant à l'émergence d'un genre nouveau de consommateur qualifié désormais de Consomm-acteur”, a déclaré Smaïl Mimoune.